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En
1942, après avoir figuré dans CROISIÈRES
SIDÉRALES, il débute au cabaret, "chez Carrère".
Il s'appelle simplement Bourvil. En 1945 il incarne son premier
rôle dans LA FERME DU PENDU, où à la fin
d'un repas de noces il chante l'un de ses succès "Elle
vendait des cartes postales". Le cinéma exploite
son côté "paysan benêt" mais Clouzot
lui offre un rôle totalement différent dans MIQUETTE
ET SA MÈRE, celui d'un timide. Dans LE
ROI PANDORE. il
crée l'un des personnages clé du cinéma
français, le gendarme. Dans LE
ROSIER DE MADAME HUSSON il prend la place de Fernandel qui avait interprété le
fameux "rosier" en 1932. Grâce aux TROIS
MOUSQUETAIRES il trouve un nouvel emploi, celui de valet dans les films de
cape et d'épée. Plus tard, il sera Passepoil dans
LE BOSSU, Cogolin dans LE
CAPITAN. |
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Après
LES MISERABLES où il interprète l'ignoble Thénardier,
il joue le pitoyable Tardinet dans LE
MIROIR A DEUX FACES.
Il retrouvera, du reste, Michèle Morgan quelques années
plus tard dans FORTUNAT. Français moyen pris au piège
du quotidien dans LE
TRACASSIN, il jouera, toujours sous la
direction d'Alex Joffé, Fendard, le vieux garçon
quelque peu timoré des CULOTTES
ROUGES que la petite
gouape égoïste et cruelle, interprétée
par Laurent Terzieff, manoeuvre selon un schéma désormais
bien connu du bourreau et de la victime. En 1963, il rencontre
Jean-Pierre Mocky avec lequel il tournera quatre films dont
L'ETALON où, le crâne rasé, il compose
un personnage particulièrement anticonformiste.
    
LA
CUISINE AU BEURRE va réunir deux grands comiques français, le
normand Bourvil et le méridional Fernandel. Mais il
va connaître un immense succès populaire dans
les deux films où Gérard Oury l'oppose à Louis
de Funès : LE CORNIAUD (915 000 en première
exclusivité parisienne) et surtout LA
GRANDE VADROUILLE (1 295 000 entrées en vingt semaines d'exclusivité !).
Robert Enrico révèle un nouvel aspect de son
talent en lui confiant le rôle du forestier dans LES
GRANDES GUEULES. Enfin, Bourvil incarne, sous la direction
de Jean-Pierre Melville, le très impressionnant commissaire
Mattei du CERCLE ROUGE, et, pour la première fois
au générique d'un film, son prénom précède
son surnom : André Bourvil.
Malheureusement, avec courage, il supporte plusieurs mois un mal impitoyable
: il meurt le 23 septembre 1970, maintenant regretté par le public
sensible à la générosité, à la bonté, à l'humanité de
son grand talent.
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