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ENFIN IL L'A FAIT !!!!  LOL
CHANSONS de BOURVIL
ENFIN IL L'A FAIT !!!!  LOL

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( trie alphabétique)

A

À bicyclette
À dada
À Joinville-le-Pont
A la campagne
À pied, à ch'val et en voiture
Abonné au gaz
Abuglubu, abugluba
Adèle
Allumett' Polka
Angèle
Au son de l'accordéon

B
Baladin
Ballade irlandaise
Berceuse à Frédéric
Bonjour, monsieur le maître d'école

C
C'est l'piston
C'est la vie de bohème
C'est pas l'pérou
C'est une gamine charmante
C'était bien
Caroline, Caroline
Ce p'tit air là
Comme moi !

D
Des hauts et des bas
Donnez à boire à l'accordéoniste
Douce, si douce
Du côté de l'Alsace
Duo des célibataires

E
En revenant de la revue

F
Fredo l'porteur

H / J
Heureus'ment qu'il y en a
Houpetta la Bella
J'ai six femmes à la maison
J'suis papa et j'suis dans l'coup
Je fais ce que tu veux
Je suis content, ça marche
Je voudrais bien être
Joli, joli mois de mai

L
L'ingénieur
La ballade irlandaise
La belle Abeille
La môme Rustine
La rumba du pinçeau
La tactique du gendarme
La tendresse
La terre
La vie de Bohème
Le boogie-yogi
Le bougie
Le lait de Lolo
Le p'tit bal perdu
Le pêcheur
Le voleur de pervenches
Les abeilles
Les crayons
Les enfants Fan-Fan
Les haricots
Les p'tits païens
Les papous
Les pruneaux
Les rois fainéants

M
Ma p'tit' chanson
Ma pioupioute
Mon frère d'angleterre
Mon village au clair de lune
Monsieur Balzac

N / O
Niaca
Nous n'irons pas à Calcuta
Nous vieillirons ensemble
Odile

P
Papa joue du trombone
Pas de chance
Pépito
Pouet-Pouet
Pour sûr

Q / S
Quand même
Salade de fruits
Si on l'faisait faire

T
Ta mère est là
Tatane
Tiens voilà l'facteur
Timichiné la pouhpouh
Toi, tu es ma maison
Ton cor
Tu ne m'as pas ré ...
Tu ne sauras jamais

U / V
Un clair de lune à Maubeuge
Vieux frère
Vive la mariée

à bicyclette : 1947

Je m'en allais chercher des oies
Du côté de Fouilly les oies,
A bicyclette.
Soudain, qui vois-je devant moi ?
Un' belle fille au frais minois
A bicyclette.
En arrivant à sa hauteur,
J'y fais un sourire enchanteur,
A bicyclette.
Ell' rit aussi,
On parle alors
Et ell' me dit dans nos transports,
A bicyclette :
" Est-c' que vous et's coureur ?
- Non j'ne suis pas coureur.
- Ah ! c'que vous et's menteur !
- Moi, je suis balayeur.
- Avez-vous fait le tour ?
- Tour de France,
Non mais j'ai fait des tours,
Des détours des contours
Et même d'autres tours...
" Des tours de quoi ?", qu'em dit.
- Des tours d'vélo pardi !
- Vous êtes un blagueur.
Ah ! c'que vous et's coureur !

{Parlé:}
Vous parlez d'un raisonnement.
Pfé!

Dans les champs chantaient les grillons,
Le soleil dardait ses rayons
De bicyclette.
Ell' voulait que je chante un brin,
Mais à cela j'ai mis un frein
De bicyclette.
Près d'un tournant y avait un bois
Où l'on se dirigea, ma foi,
A bicyclette.
Mais comme ell' roulait près de moi
Voilà qu'em'fait presqu'a mi-voix,
A bicyclette.

- Ah ! c'que vous et's coureur!
- Moi... j'ne suis pas coureur.
- Ah ! c'que vous et's menteur !
- Moi, je suis balayeur.
- Vous savez fair' la cour !
- Oui, j'y réponds, car pour
Ce qui est de fair' la cour,
Je la fais chaque jour.
- La cour à qui ? qu'em' dit.
- La cour d'la ferm' pardi!
- Vous êtes un blagueur.
- Ah ! C'que vous et's coureur !

{Parlé:}
Vous parlez d'un raisonnement.
Y fallait pas qu'elle soit intelligente pour toujours dire ça. Enfin !

Dans l'bois, j'y disais "Voyez donc,
Sans boussole nous nous guidons"
De bicyclette.
Mais ell' répétait, pleine d'ardeur,
Que j'étais un coureur coureur
A bicyclette.
Je l'étais pas, ça c'est couru,
Mais alors, je le suis devenu
A bicyclette.
Et comme je courais vers le but
Voilà qu'em fait comm'au début,
A bicyclette

- Ah ! c'que vous et's coureur !
- Moi... j'ne suis pas coureur.
- Ah ! c'que vous et's menteur !
- Moi je suis balayeur.
J'y redis en courant,
Car j'continuais d'courir
Vers l'but à conquerir
(Vous êtes au courant)
Moi a forc' de courir,
Parcourir, discourir,
L'vélo s'est dégonflé
Et j'suis pas arrivé.

{Parlé:}
Moralité : Rien ne sert de courir.
Il faut partir à point...
Comme l'a si bien dit la F.... La F..... la tortue.

 

à dada : 1958

{Passage parlé:}
Je vais vous chanter à cheval, à cheval, vous comprenez ?
à dada, vous allez voir, c'est bien aussi...

Quand papa demanda à ma mère
" Voudrais-tu m'épouser à dada"
ma maman répondit pour lui plaire
on ira se marier à dada
mais au lieu de dire oui devant l'maire
tout émus ils ont dit à dada
après ça aussitôt ils allèrent
a midi, au dodo, à dada...

{Refrain:}
àààà dada, àààà dada
et fouette fouette fouette
fouette fouette laaa...

{parlé:}
au refrain, avec moi, à dada

quand maman recevait le notaire
on servait le café à dada
quand papa pêchait dans la rivière
il trempait l'asticot à dada
le dimanche on faisait la prière
a genoux mais tjrs à dada
et pendant ce temps la le grand père
jouait aux billes en faisant "a gaga"

{au Refrain}

{parlé:}
plus fort j'en entends un qui chante pas dans l'fond

mes cousins mes 2 sœurs et mon frère
pratiquaient le tennis à dada
grand maman quand elle fut centenaire
a fumé un cigare à dada
le docteur pour soigner mon grand père
lui glissa l'thermomètre à dada
vous voyez qu'ici bas sur la terre
tout va bien quand on est à dada

{au Refrain}

à dada, à dada, à dada, à dada, da, da...

à Joinville-le-Pont : 1952

J'suis un petit gars plombier zingueur
J'fais des semaines de quarante huit heures
Et j'attends qu'les dimanches s'amènent
Pour sortir ma jolie Maimaine
Ou bien une autre ça revient au même
Mais moi j'préfère quand même Maimaine
A qui qu'un jour fougueux j'ai dit
Si qu'on allait s'promener chérie

{Refrain:}
A Joinville le Pont
Pon ! Pon !
Tous deux nous irons
Ron ! Ron !
Regarder guincher
Chez chez chez Gégène
Si l'cœur nous en dit
Dis dis
On pourra aussi
Si si
Se mettre à guincher
Chez chez chez Gégène

2 - Au bord de l'eau y a les pêcheurs
Et dans la Marne y a les baigneurs
On voit des gens qui mangent des moules
Ou des frites s'ils n'aiment pas les moules
On mange avec les doigts c'est mieux
Y a qu'les belles filles qu'on mange des yeux
Sous les tonnelles on mange des glaces
Et dans la Marne on boit la tasse
{au Refrain}

3 - Et quand la nuit tombe à neuf heures
Y a pu d'pêcheurs, y a pu d'baigneurs
Y a pu d'belles filles sous les ramures
Y reste plus qu'des épluchures
Maimaine me dit j'ai mal aux pieds
Sur mon vélo j'dois la ramener
Mais dès lundi j'pense au samedi
Quand vient le samedi, moi ça me dit.
{au Refrain}

 

à la campagne : 1950

On chante tout le temps Paris, la plac' Pigalle
Les îles des tam-tam, ou les beautés fatales
Moi, j'vais chanter mes champs
Et, d'une voix trés ferme, ouvrant ma bouche en grand,
Je vais chanter la ferme
La ferm' de mon pays, ses bois et ses prairies
La si jolie Julie, et mêm'sa laiterie

A la campagne, avec ma compagne
On vit bien tranquill's comm' deux in...souciants
A la campagne, avec ma compagne
On est bien heureux près de nos deux boeufs
Quand il faut semer, tous les jours on sème
Et l'soir quand on a semé, alors on s'aime
Car vous comprenez, c'est bon de s'aimer
Avec ma compagne,
A la campagne

On fête aux moissons, quand les oiseaux gazouillent
Lorsqu'on tue le cochon, quell' joie de faire l'endouille
Moi j'me plais au grand air, car j'y travaille à l'aise
Et j'vis bien sur mes terres, où toujours n'vous déplaise
Des mûres muriront, des becs bécoteront
Des cri-cri crisseront, des épis ... pousseront

A la campagne , avec ma compagne
On rit j'le confess' comm' un' pair'... de fous
A la campagne avec ma compagne
On mang' à gogo, comm' deux sa.....tisfaits
Du travail aux champs, jamais on s'en lasse
Et l'soir, null'ment lassés, vite on s'enlace
Car vous comprenez, c'est bon d's'enlacer
Avec ma compagne,
A la campagne

Pendant les mois creux ,l'on chasse et l'on pêche
Et l'soir, quand on a pêché, alors on pêche
C'est ainsi qu'est né , né un nouveau né
Avec ma compagne ,
A la campagne.

à pied, à ch'val et en voiture : 1947

Depuis le plus tendre des âges,
Par monts et par vaux, je voyage.
De tout les moyens de transport,
L'avion fait sans dout' le plus sport,
Mais, malgré mon petit air bravache,
Je préfère le plancher des vaches.
Ç a fait bien sûr moins gentleman,
Moins up to dat', moins bus'nessman.
Et si quelqu'un vient me suggérer
Une autre façon de voyager
Qu'à pied, à ch'val, à ch'val et en voiture,
Je lui dit : "N'vous donnez pas la peine,
Venez avec moi, je vous emmène,
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture
Comme jo toquero Senorita
Jo to lo disos comm' je l'pensas
Si jo to lo quero, prends garde à toi.

A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture
Et je dis zut à ceux qui, ma foi,
N'pensent pas comm' moi et je les envoie
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture,
Cette phrase plutôt commune
Convient pourtant bien
A ma brune.
Je lui fais des déclarations
En me servant d'cette expression
Et le soir, dans l'ombre propice,
J'lui fais entrevoir des délices.
Je l'attire comme un aimant
En lui disant tout simplement :
" Ma chérie, dans ces vertes allées,
Bras d'sus, bras dessous, allons nous prom'ner
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture
Et je te jurerai mon amour de t'aimer jusqu'au lever du jour
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture.
Yetes dans la peau Segnorita,
Tu t'rends compt' como que jo alba.
J'aim' ta bouch' tes yeux et caetera

A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture.
Tu verras qu'ils nous ressembleront,
Tous les petits enfants que nous ferons,
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture
Mais, je n'ai guèr' l'âme volage.
Je s'rai un époux doux et sage,
Nanti d'une petite famille :
Une vingtain' de garçons et filles.
Tu verras la vie sera douce,
Sans heurt, sans cahot, sans secousse.
Pendant que les petits pouss'ront
Bien gentiment, nous vieillirons,
Puis un jour nous gagnerons le ciel
Avec dans l'dos deux petites ailes,
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture
Mais là haut, il faudra s'expliquer,
Dire ce que nous avons fabriqué,
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture.
Jo to chanterai, Carmencita,
Tout's les chansonna que tu voudras
Car mon corazon, pour toi seule, bat,
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture
Et le paradis nous ouvrira
Les grandes portes que l'on franchira,
A pied, à ch'val, à ch'val et en voiture.

 

Abonné au gaz :

{Parlé: Bourvil}
Poussez pas dites donc.
Oh Finissez de me bousculer
Vous m'avez marché sur les pieds
-Va donc eh Patate
Monsieur vous m'avez insulté
Je vous prie de vous rétracter
-Va donc eh Patate
-Oh si vous saviez qui je suis,
Vous déchanteriez mes amis
-je n' sais pas c'que t'es mon bonhomme
mais en tout cas t'as l'air d'une pomme
-Ah ! je n'ai l'air de rien, mais je suis quelqu'un
je suis
-quoi, quoi ?
-abonné au gaz
-Ah la la la la, qui aurait cru ça
Il est
-Quoi quoi ?
-Abonné au gaz
-Vous avez tous l'air étonné
Et pourtant c'est la vérité,
Sur ma carte d'identité,
Voyez messieurs dames, c'est marqué eh eh !
-C'est vraiment quelqu'un
Il a bien l'air d'un
D'un vrai
-Quoi quoi ?
-abonné au gaz

{Parlé, un homme}
Dis donc, vous avez des relations, vous pourriez pas me donner la combine
{Bourbil:} -C'est ma vie privée, ça
{L'homme:} -Est-ce qu'un député, vous a pistonné
Pour vous
-Quoi, quoi ?
-abonner au gaz ?
-ah non j'avais un tuyau,
et c'est bien ce qu'il faut quand on veut avoir le gaz
Je fais mes petits coups en dessous
et j'entends déjà les jaloux
qui disent d'un ton aigre doux,
C'est toujours les mêmes qui ont tout
{Une femme:}
-Quelle prestige il a
La femme qu'il aura
Sera
-Quoi quoi ?
- abonnée au gaz !
{Parlé: la femme} -Ah vous êtes très sympathique. vous me plaisez beaucoup !
{Bourvill:} -Ah bon
-Je sens que je vous aime
-Déjà ? C'est pour le gaz que vous dites ça ?
-Vous êtes adorable
Vous plairait-il de m'épouser
Oui, si vous savez cuisiner.
-Vous êtes adorable
B :Vous me l'avez déjà dit
-Adorable et surtout galant,
Venez nous allons voir maman
-Je sais que je suis séduisant,
Mais à ce point, ça me surprend
-Maman, voici mon mari
S'il n'est pas joli
Il est
-Quoi quoi ?
-abonné au gaz
-S'il n'a pas d'auto,
Ni même un vélo
Il est
-Quoi, quoi ?
-abonné au gaz
{La mère:}
-épouse le ma chère enfant, le gaz est très intéressant car ça prouve tout simplement qu'il possède un appartement
{La femme:}
-vois tu mon chéri, à toi on dit oui tout ça
-je sais, parce que j'ai le gaz
Mon beau frère et mes beaux parents
Habitent avec nous maintenant
Si bien que je dors très souvent,
Dans le grenier sur un divan
Ils vont m'obliger A déménager,
Mais moi,
-Quoi, quoi ?
Je leur couperai le gaz !
Oh oh oh
-Il est vraiment fort,
Mais jusqu'à la mort
Il s'ra Abooooonnéé au (pffffff)
-Tiens ! y'a une fuite, là.
Gazzzzz !

Abuglubu, abugluba :

Abuglubu, abugluba,
il lui a dit Abuglubu, abugluba,
il savait c'qu'il voulait.
Abuglubu, abugluba,
elle répondit ce sera comme tu voudras.
Elle était arrangeante.

Tous les cubains vous raccont'ront cette légende,
abuglubu, c'est un vieux mot au sens caché,
abugluba c'est la réponse à c'qu'il demande,
imaginez c'qu'un amoureux peut demander.
Pour nous renseigner,
il faudrait trouver,
une jeune cubaine qui voudrait nous l'expliquer.
Car tous les cubains,
connaissent très bien,
ce merveilleux refrain
du bon fiancé moyen.

Abuglubu, abugluba,
cela veut dire je t'aimerai, tu m'aimeras.
ah bon !
Abuglubu, abugluba,
Cette nuit aussi, je t'attendrai, tu m'attendras.
Ç a dit tout ça ?
Ç a dit encore si tu le veux tu s'ras ma femme
car ces deux mots nous chantent un amour éternel.
Abuglubu c'est l'Roméo de la Havane,
Abugluba c'est sa Juliette au cœur de miel.
Et tous les cubains
quand ils s'aiment bien,
adorent se donner
ces deux noms prédestinés.
C'est pour ça qu'le soir,
quand ils vont danser,
sur toutes les musiques
on les entend s'appeler.

Abuglubu, abugluba,
je t'aimerai, je t'aimerai tu m'aimeras.
Abuglubu, abugluba,
je t'aimerai, je cèderai, on s'aimera,
ils ont d'la conversation
Abuglubu, abugluba,
je t'aimerai, t'adorerai, on s'mari'ra.
(où est-ce qu'ils vont chercher tout ça ?)
et rien jamais ne sépar'ra,
ne sépar'ra Abuglubu, d'Abugluba.
Dis tu l'as vu ? quoi ? mon abuglubu,
mais j'croyais qu'c'était un abugluba.
C'est la même chose ! Ah bon !
Alors au revoir !
Non pas au revoir, Abuglubu !
Ah oui, c'est ça abugluba !


Adèle : 1949

8 ans et demi, un vrai p'tit titi
de la butte, avec son p'tit nez en l'air,
ses deux grands yeux plus clairs que la mer,
elle faisait rien du soir au matin
qu'des culbutes dévalant du haut en bas
avec le petit gars du tabac
aussi pendant des jours entiers,
on entendait dans le quartier :

{Refrain:}
" Adèle ! ta maman t'appelle !
Veux-tu rentrer, viens vite à la maison
Adèle ! ta maman t'appelle,
tu n'auras donc jamais l'age de raison !
Si tu n'as que l'envie d'aller t'amuser avec les garçons,
Tu verras dans la vie, que d'courir ainsi, c'est pas des façons !
Adèle ta maman t'appelle !
Veux tu rentrer, viens vite à la maison
Adèle !

Dix ans plus tard,
depuis "Rochechoir" jusqu'à "Blanche",
Tous les soirs on peut les voir
s'enlacer plein d'espoir, dans le noir
Ses deux grands yeux sont restés
plus bleus gris pervenche,
Et si son petit cœur bat
c'est toujours pour le gars du tabac,
Mais quand il veut la bécoter,
on entend dire de tout coté :

{au Refrain}

Mais au tabac c'est le branle-bas
des dimanches, et dans le p'tite salle du fond
Un air d'accordéon tourne en rond,
Adèle est là souriante dans sa robe blanche,
Et près d'elle son mari,
qui paraît très épris, lui sourit
Ils vont partir à pas de loup,
mais toute la noce cri tout à coup

"Adèle ! ta maman t'appelle !
Veux-tu rentrer, viens vite à la maison
Adèle ! ta maman t'appelle,
tu n'auras donc jamais l'age de raison ! "
Mes l'entraînant déjà, son mari tout bas lui dit tendrement
" ne les écoute pas ce soir, il y a un p'tit changement,
Adèle, ma petite Adèle,
c'est à ton tour d'appeler ta maman, Adèle"

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Allumett' Polka : 1958

Une suédoise très mince et très jolie
aimait a la folie,
un p'tit gars de bougie.
Le soir venu quand l'usine fermait
de leur boite ils sortaient
et crac ils se frottaient.
Et bien qu'ils soient
lui en cire, elle en bois,
possédaient tous deux
un tempérament d'feu.
Et dans la nuit quand leurs flammes dansaient,
la Suédoise brûlait,
le gars bougie fondait.

{Refrain:}
Allumett', allumett', allumett', allumett' Polka
Amusett', Amourett', Aussi bête, Aussi bête que ca.

Mais le p'tit gars il voyait
qu'un peu trop vite elle flambait,
soufflait dessus dans le désir
pour faire durer le plaisir.

{au Refrain}

Les boulettes,
qu'on regrette,
se commettent comme ça.
C'est un jeu bien dangereux
de jouer avec le feu
pour frotter l'allumette
sans fermer la pochette.

Allumett', Allumett', Allumett', Allumett', Allumett' Polka.

Mais peu a peu comm'ils frottaient trop fort,
tous 2 a bout d'effort,
usèrent tout leur phosphore,
le p'tit gars tout essoufflé
sur l'allumette soufflée.
Dans leur pays l'amour est fait ainsi,
plus leur coeur s'enflammaient
plus ils se consumaient.
Le lendemain par terre il ne resta
de leur amour qu'un tas de cendres que l'on jeta.

{au Refrain}

Amusett', Amourett', Aussi bête, Aussi bête que ca.

Que dans cette chanson soit une leçon
pour toutes les filles et tous les garçons
à flamber soirs et matins
bien vite l'on s'éteint.

{au Refrain}

Blondinett' et brunett', retenez, retenez cela.

L'amour vous brûle les doigts
dit un vieux dicton suédois
quand y a plus d'allumette,
la pochette on la jette.

Allumett', Allumett', Allumett', Allumett', Allumett' Polka.

Angèle : 1961

Sous les oliviers noirs et argentés
Et dans tous les puits de terre brûlée
Traînent les soupirs des printemps passés,
M'en veux-tu dis-moi ? M'en veux-tu d'aimer ?

Dans l'herbe fanée le fils du maçon
Caresse Angèle la fille du berger.
Amour éternel des quatre saisons,
La fleur et le fruit seront dévorés.

Sous les oliviers noirs et argentés
M'en veux-tu dis-moi ? M'en veux-tu d'aimer ?
Leur amour sent l'eau et la fenaison,
Les vertes moissons, les champs labourés.

Amour éternel des quatre saisons,
La fleur et le fruit seront dévorés.
Du passé rien ne peut nous séparer,
Le coeur n'a jamais fini de vendanger.
Le temps va s'en aller,
Le soleil s'accroupi
Et le feu s'assoupi.
La, la, la ....
Angèle, Angèle, Angèle, Ho

Au son de l'accordéon : 1965

{Parlé:}
Donnez à boire à l'accordéoniste

Avec un verre dans l'nez,
J'arrive quand même à jouer
Faut croire que j'ai le don d'l'accordéon.
Et j'ai pas peur de l'dire
Pour noyer le plaisir
Vraiment c'est ça qu'est bon l'accordéon.
Quand pour la première fois
Tu m'as dit je n'veux qu'toi
C'était sous les lampions d'l'accordéon
Quand la dernière fois
Tu m'as dit excuse-moi
C'est sous les flons flons d'l'accordéon.

{Parlé; ivre:}
Héhéhé tu l'entends ma musique
hein! beau rythme hein!
Avant tu l'aimais et puis maintenant
Ho tu t'en fous hein! héhéhé

Même si tu m'écoute pas,
Je joue quand même pour toi
T'entend il a le bourdon l'accordéon
Je joue comme un vrai dingue
Au milieu d'mon bastringue
J'ai perdu l'diapason d'l'accordéon
Y en a qu'on de la joie,
Moi je n'ai qu'mes dix doigts
Pour remplacer ton nom et ton prénom.

De plus fort en plut fort
Je rejoue notre accords
P't'être que tu l'entendras
Et que tu reviendras. hein!
Ce jour la tous les deux
On aura du ciel bleu
Ensemble nous joueront
D'l'accordéon
Et nos doigts enlacés
Sur le même clavier
Nous nous remarierons
Nous nous remarierons
Au son de l'accordéon

Baladin : 1960

Baladin ! Baladin !
Je suis le Baladin
De la bonne chanson
Pour Margot et Lison.

Baladin ! Baladin !
Je suis l'ange gardien
Des plus belles amours
Que je chante alentour.
Oui, car moi et mon chien,
Nous sommes magiciens
Et, bien mieux que l'amour,
Nous connaissons des tours !
Et des tours ! Et des tours !

Baladin ! Baladin !
De mes doigts, mes chagrins
Comme ballons légers
Vont bientôt s'envoler.

Baladin ! Baladin !
J'ai cueilli en chemin
Sous le ciel de juillet
Du soleil en bouquets.

Baladin ! Baladin !
Entrez dans mon jardin.
Venez, les amoureux,
Et soyez tous heureux.
Ecoutez-moi encor' :
Je vous offre un trésor.
Il vaut tout l'or du roi,
Ce trésor est à moi !
C'est la joie !
C'est ma joie !

Baladin ! Baladin !
J'en aurai pour chacun.
Servez-vous ! Prenez tout !
La fortune est en nous !
Je n'ai rien, ne veux rien
Et si je tends la main,
C'est pour porter bonheur
A ceux qui ont du cœur.

Baladin ! Baladin ! Baladin !

 

Ballade irlandaise : 1958

Un oranger sur le sol irlandais,
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas,
Jamais on ne le verra.
Qu'est ce que ca peut faire ?
Qu'est ce que ca peut faire ?
Tu dors auprès de moi,
Près de la rivière,
Où notre chaumière
Bat comme un coeur plein de joie.

Un oranger sur le sol irlandais,
On ne le verra jamais.
Mais dans mes bras, quelqu'un d'autre que toi,
Jamais on ne le verra.
Qu'est ce que ca peut faire ?
Qu'est ce que ca peut faire ?
Tu dors auprès de moi.
L'eau de la rivière,
Fleure la bruyère,
Et ton sommeil est à moi.

Un oranger sur le sol irlandais,
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas,
Jamais on ne le verra.
Qu'est ce que ca peut faire ?
Qu'est ce que ca peut faire ?
Toi, mon enfant, tu es là !

Berceuse à Frédéric : 1958

Mmh, Mmh, Mmh...
Allez, faut dormir maintenant!

Petit, petit Frédéric,
J'ai trouvé cette musique
Que je mets comme un cadeau
Au chaud de ton berceau.

Prend-la, prend-la dans tes mains
Ta maman ne dira rien
C'est le seul de tes jouets
Qui ne peut se casser.

Vois combien je t'aime
J'ai caché pour toi
Tous les mots que j'aime
Dans cette chanson-la.

Petit, petit Frédéric
Tu peux sur cette musique
Faire danser sans y penser
Le coeur du monde entier.

Seul dedans tes langes bleus
Tu souris d'un rien
S'il y avait un ange bleu
Son nom serait le tien.

Petit, petit Frédéric
N'oublie pas cette musique
Que je t'ai donnée un jour
Avec tout mon amour.

Chut...

Bonjour, monsieur le maître d'école : 1964

Monsieur le maître d'école,
Vous souvenez-vous encore de moi ?
D'un p'tit garçon qui fut, je crois,
Pas toujours sage,
D'un p'tit garçon qu'a bien grandi
Et qui maintenant souvent se dit :
" C'était l'bel âge !"

Monsieur le maître d'école,
Moi je m'souviens encore de vous,
Joujoux, genoux, cailloux, bisoux
Et toute la gamme,
Géographie, récitation,
Histoire de france et rédaction,
Oh ! Quel programme !

Malgré le temps qui s'envole,
Il en est pas moins vrai
Que les souvenirs d'école
Ne s'oublient jamais.

Monsieur le maître d'école,
Je n'oublirai jamais le jour,
C'était pendant le dernier cours,
Dernier bagage,
Quand j'ai senti poser sur moi
Votre main qui m'disait tout bas :
" Fait bon voyage..."

Monsieur le maître d'école,
Y a pas à dire, ces moments-là,
On y repense bien des fois,
On s'les rappelle
Et on est même tout étonnés
De ne jamais avoir donné
De ses nouvelles.

Malgré le temps qui s'envole,
Il en est pas moins vrai
Que les souvenirs d'école
Ne s'oublient jamais.

La destinée un peu folle
A fait de moi un député.
Dans le pays j'suis invité
Comme un ministre.
Je prends des airs de grand seigneur
Pour épater les électeurs
Que j'administre
Mais un jour, devant l'école,
Parmi la foule, vous étiez là.
Vous m'avez dit :
" Bonjour toi !"
Ç a m'a fait drôle
Et je suis redevenu le p'tit gars
Qui disait tout bas :
" Bonjour..."

Malgré le temps qui s'envole,
Il en est pas moins vrai
Que les souvenirs d'école
Ne s'oublient jamais.

 

C'est l'piston : 1947

Qu'est-ce qui m'a donné l'âme d'un artist' - C'est l'piston
Qu'est-ce qui m'a rendu toujours optimist' - C'est l'piston
Qu'est-ce qui m'a fait venir à Paris - C'est l'piston
Qu'est-ce qui me fera un nom dans la vie - C'est l'piston

Piston solo chez moi j'étais connu - Tout le monde m'appelait "Tutukutu"
C'est sans doute ça chérie qui t'avait plu - Puisque tu m'as dit d'un air entendu

Toi t'as qu'à me dir' - Toi t'as qu'à me dir' "Tu"
Que t'as osé me dire pour qu'aussi j'ose
Tout à coup j'ai dit - Tout à coup j'ai dit "Tu"
J'avais osé et j'en étais tout chose
Toi p'tit cochon d'a... - toi p'tit cochon d'amour
Qu't"as sussuré pour qu'aussi je l'sussure
Toit t'écoutais tou.. - Toi t'écoutais toujours
Que je l'sussure au fur et à mesure

Dis rien à ... papa - Dis rien à ... maman
C'est vrai que papa l'disait à maman
Toi t'as qu'a t'tair' - Toi t'as qu'a t'tair' - Tu te cacheras d'ton père
Toi t'as qu'a t'tair' - Toi t'as qu'a t'tair' - Tu te cacheras d'ta mère
Toi ta ka ta ka ta ta ka ta ka ..... veux-tu ?

Puisqu'on s'est marié sur une not' joyeus' - au piston
Notre union sera aussi harmonieuse - Qu'un piston
Qu'est-ce qui nous mettra dans une bonne combine - C'est l'piston
Car tu sais c'qui fait marcher la machine - C'est l'piston

Quand j'te chanterai "Chérie amoroso" - Tu m'diras "ah la la ! Que c'est beau"
Nous f'ront tout deux, un très joli duo - Moi je f'rai la basse et toi tu f'ras le haut

Tout deux comme deux oi.. Tout deux comme deux oiseaux
Nous s'ront heureux et gazouillerons ensembles
Tu t'occuperas d' l'en... - Tu t'occuperas d' l'enfant
Tu s'ras aux anges surtout s'il me ressemble
Ton p'tit garçon jou - Ton p'tit garçon jouera
L'piston comme moi ce sera magnifique
Ta ta ka j'y apprend, ta ta ka j'y apprendrais
Car dans la vie faut connaître la musique

Je serai papa - Tu seras maman
Plus tard grand-papa - Plus tard grand-maman

T'as t'y compris - T'as t'y compris - T'as t'y compris la vie
T'as t'y compris - T'as t'y compris - T'as t'y compris la vie

Toi t'as qu'à - Toi t'as qu'à - Toi t'as qu'à -
Toi t'as qu'à - Toi t'as qu'à - Toi t'as qu'à.... Voilà !


C'est la vie de bohème: 1952 ( duo avec Georges Guétary)

G: C'est la vie de bohème, la vie sans façons,
G: La vie de garçon,
B: La vie de pata-patachon,
G: C'est la vie que l'on aime quand on a 20 ans,
G+B: Mais que nous menons d'puis longtemps.
G+B: Nous n'avons pas de galette mais qu'est-ce que ça fout.
G+B: On fait des dettes partout, partout.
G+B: Mais on chante quand même la nuit et le jour,
G+B: Vive la bohème et l'amour.

G: Cette mansarde divine où l'on a 2 ateliers,
B: Nous sert aussi de cuisine et de chambre a coucher.
G: Nous n'y faisons le ménage, qu'une fois tous les 6 mois,
B: Le jour ou l'on déménage à la cloche de bois.
G: Chaque fois qu'une conquête vient m'accompagner,
B: Toute la nuit je m'embête seul dans l'escalier
G: Mais tu deviendras, j'espère plus connu que Picasso
B: Et beaucoup plus populaire que Victor Hugo.

G+B: C'est la vie de bohème, la vie sans façons,
G+B: La vie de garçon, la vie de pata-patachon,
G+B: C'est la vie que l'on aime quand on a 20 ans
G+B: Mais que nous menons d'puis longtemps.
G+B: Nous n'avons pas de galette mais quesque ca fout.
G+B: On fait des dettes partout, partout.
G+B: Et l'on chante quand même la nuit et le jour
G+B: Vive la bohème et l'amour.

B: AhAhAhAhAh ! ! ! ! Quelle vie alors !
G: C'est la vie de bohème !
B: On r'met ca c'est trop joli
G: Allons-y !
B: Allez chef !
G+B: 1, 2,

G+B: C'est la vie de bohème, la vie sans façons,
G+B: La vie de garçon, la vie de pata-patachon,
G+B: C'est la vie que l'on aime quand on a 20 ans
G+B: Mais que nous menons d'puis longtemps.
G+B: Nous n'avons pas de galette mais quesque ca fout.
G+B: On fait des dettes partout, partout.
G+B: Mais on chante quand même la nuit et le jour
G+B: Vive la bohème et l'amour.


C'est pas l'pérou: 1962 (duo avec Pierrette Bruno)

P.Bruno : Si j'vous disais j'l'aurais pas cru
Bourvil : Quoi donc ?
P.Bruno : Qu'un jour je serais si émue
Bourvil : Je vous répondrais moi non plus
P.Bruno : Si j'vous disais que j'ai envie
Bourvil : Quoi donc ?
P.Bruno : De vous raconter toute ma vie
Bourvil : Je vous répondrais moi aussi
P.Bruno : Ah bon ?
Bourvil : Ça m'encourage alors voilà:

Bourvil : J'ai 38 ans et 28 dents, je suis costaud et résistant
Et si j'ai l'nez un peu d'travers, j'ai aussi 2 jolis yeux clairs
C'est pas beaucoup, c'est pas l'Pérou
Mais c'est à vous

P.Bruno : Moi je pèse 45 kilos, je n'fais qu'un mètre cinquante de haut
Mais lorsque je suis toute nue, on croit que je fais beaucoup plus
C'est pas beaucoup, c'est pas l'Pérou
Mais c'est à vous

P.Bruno : Si j'vous disais que dans la vie
Bourvil : Quoi donc ?
P.Bruno : L'argent me cause bien du soucis
Bourvil : Je vous répondrais moi aussi
P.Bruno : Aaaah !
Bourvil : Si j'vous disais j'n'ai jamais pu
P.Bruno : Quoi donc ?
Bourvil : M'offrir un peu de superflu
P.Bruno : Je vous répondrais mon non plus
Bourvil : Ça m'encourage alors voilà:

Bourvil : Je gagne 900 F par mois, plus les primes ça fait 903
Mais avec toutes les retenues, ça fait 802 tout au plus
C'est pas beaucoup, c'est pas l'Pérou
Mais c'est à vous

P.Bruno : Moi j'ai pas d'dot et pas d'parents, vous n'aurez pas de belle-maman
Mais j'ai un très joli bijou qui en ce moment est au clou
C'est pas beaucoup, c'est pas l'Pérou
Mais c'est à vous

Bourvil : Merci beaucoup

P.Bruno : Si j'vous disais que je n'veux plus
Bourvil : Quoi donc ?
P.Bruno : Rester toute seule la nuit venue
Bourvil : Je vous répondrais mon non plus
P.Bruno : Si j'vous disais que j'ai envie
Bourvil : Quoi donc ?
P.Bruno : De faire un tour à la mairie
Bourvil : Je vous répondrais moi aussi
P.Bruno : Ça m'encourage alors voilà:

Bourvil : J'ai mis de l'amour de côté depuis déjà pas mal d'années
Si ça peut faire votre bonheur je vous le donne de tout mon cœur

Ensemble : Ça c'est beaucoup mieux qu l'Pérou et c'est à nous
Ç a c'est beaucoup mieux qu l'Pérou et c'est à nous.

 

C'est une gamine charmante: 1962

Quand je la croisai l'autre soir, c'était à minuit rue d'Athènes
La voyant seule qui se promène, je lui dis : " Mon enfant, bonsoir. "
J'ajoutai : " A cette heure indue, que faites-vous donc dans la rue ? "
Naïvement, et sans savoir, elle me dit : " Je fais le trottoir "

C'est une gamine charmante, charmante, charmante,
Qui possède une âme innocente, innocente.
En elle tout est poésie, poésie,
Elle répond au joli nom d'Aspasie.

Devant la blancheur et l'éclat de son cou plus blanc que l'albâtre
Je lui dis : " Quel coup de théâtre, quel coup du ciel, quel coup d'état ! "
" Oh ! ", fit-elle d'un p'tit air honnête, " Vous n'connaissez que mon coup d'tête,
Mais vous serez chipé, je l'crains, quand vous connaîtrez mon coup de rein ! "

C'est une gamine charmante, charmante, charmante,
Qui possède une âme innocente, innocente.
En elle tout est poésie, poésie,
Elle répond au joli nom d'Aspasie.


C'était bien : 1961

C'était tout juste après la guerre,
Dans un petit bal qu'avait souffert.
Sur une piste de misère,
Y'en avait deux, à découvert.
Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

{Refrain:}
Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardait rien autour d'eux.
Y avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien... Et c'était bien...

Ils buvaient dans le même verre,
Toujours sans se quitter des yeux.
Ils faisaient la même prière,
D'être toujours, toujours heureux.
Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

{au Refrain}

Et puis quand l'accordéoniste
S'est arrêté, ils sont partis.
Le soir tombait dessus la piste,
Sur les gravats et sur ma vie.
Il était redevenu tout triste
Ce petit bal qui s'appelait,
Qui s'appelait... qui s'appelait... qui s'appelait...

Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens ce sont ces amoureux
Qui ne regardait rien autour d'eux.
Y avait tant de lumière,
Avec eux dans la rue,
Alors la belle affaire
Le nom du bal perdu.
Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens c'est qu'on était heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien... Et c'était bien.

Caroline, Caroline : 1950

Voilà huit heures qui sonnent, c'est dimanche coco,
Déjà l'soleil rayonne à travers les rideaux,
J'ai touché ma quinzaine, si tu le veux tantôt
Nous irons à Vincennes, dîner au bord de l'eau,
Vite en bas du lit, passe moi mes habits
Et jetons du jus dans Paris

{Refrain:}
Caroline, Caroline, mets tes p'tits souliers vernis
Ta robe blanche des dimanches
Et ton grand chapeau fleuri.
Caroline, Caroline, t'arrêt' pas comm' ça en ch'min
Marche plus vite, ma petite
Tu vas nous fair' rater l'train

Installons-nous ma chère sur le bord du talus,
Mets un journal par terre, on va manger là-d'ssus.
Pourquoi qu'tu fais la tête, tu n'as qu'à faire comme moi
Quand on n'a pas d'fourchettes, on mange avec les doigts.
T'as fini déjà, ah ! quel estomac
Où qu't'as donc fourré tout ça ?

{Refrain:}
Caroline, Caroline, on a tout d'même bien dîné,
Plus personne, viens mignonne,
C'est l'moment d'aller s'prom'ner.
Caroline, Caroline, les p'tits oiseaux font cui-cui
Sur la mousse, fraîche et douce
Moi j'le ferais bien aussi.

Mais là-bas il y a la fête, j'entends l'accordéon,
Prépare tes gambettes, on va faire un boston.
J'cède à tous tes caprices, j'te paie un mirliton,
Un cochon d'pain d'épice, ous' qu'il y a mon nom.
Tu le mangeras
Quand j'serai pas là
Ç a t'fera penser à moi.

{Refrain:}
Caroline, Caroline, relév' ta jupe en dansant,
Aie d'l'allure, va en mesure
On s'croirait chez l'Président
Caroline, Caroline, qu'est c'qu'ils ont à nous r'garder
Tu m'fais honte, allons, r'monte
Ton pantalon qu'est tombé.

C'est pas d'chance, ma poulette, voilà qu'il tombe de l'eau,
Mets ta jupe sur ta tête pour garer ton chapeau
Moi j'te suis par derrière, ta ch'mise dépasse un peu
Mais, grâce à ta bannière, j'te perdrai pas des yeux
Nous v'là arrivés
C'qu'on est éreinté
C'est pas trop tôt d'se reposer.

{Refrain:}
Caroline, Caroline, Ah ! c'qu'on est bien dans son lit
Tu soupires, tu veux rire,
Ç a c'est pas pour aujourd'hui
Caroline, Caroline, veux-tu bien r'tirer ta main
Pas d'tapage, si t'es sage
Ç a s'ra pour dimanche prochain.

Ce p'tit air là : 1962

La, la, la, la, la, la, la, la
Aimez-vous ce p'tit air là,
C'est un air qui chante en moi
Depuis que vous êtes là.
La, la, la, la, la, la, la, la
Il est bien ce p'tit air là,
Vos grands yeux si malicieux
En ont fait un air joyeux.

Quand il apperçoit vos dents,
Mon p'tit air devient gourmand,
Pour mieux encore l'inspirer,
Il faudra tout lui montrer

La, la, la, la, la, la, la, la,
Quel coquin ce p'tit air là,
Il est fou de tout c'qu'il voit
Et bien plus de c'qu'il n'voit pas.

Je fais mon malin comme ça,
Mais quand je vous imagine dans mes bras
Je sens déjà mon coeur qui bat,
Qui bat, qui bat, qui bat.

La, la, la, la, la, la, la, la,
Mon p'tit air sera béa,
Si jamais vous dévoilez,
Tous vos charmes les plus secrets,
Là mon petit air se taira,
L'émotion ça coupe la voix,
Il est vrai qu'dans ces cas là,
C'est bien mieux quand on n'parle pas.

Et si nous pleurons de joie,
Nous saurons très bien pourquoi,
C'est parc'que tout simplement,
Nous nous aimerons vraiment.

La, la, la, la, la, la, la, la,
Mon p'tit air rechantera,
Pour montrer aux gens curieux
Qu'on est bien heureux nous deux,
Qu'on est bien heureux nous deux.


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Comme moi ! : 1949

Si tout l'mond' dansait la samba,
Comm' moi !
Avec des p'tits pas délicats,
Comm' moi !
L'ensemble serait délicieux,
Comm' moi !
Mais les danseurs n'sont pas gracieux,
Comm' moi !
J'ai mes grands pieds qui vont par-ci,
J'ai mes grands pieds qui vont par-là,
Ils tienn'nt leur place.
Les autr's danseurs s'en vont par-ci,
Les autr's danseurs s'en vont par-là,
Y m'font d'la place.
Y'en a pas un qui r'mue les bras,
Comm' moi !
Et qui fait aussi des grands pas,
Comm' moi !
En me voyant y s'précipit'nt,
Comm' moi !
Mais j'les rattrapp'y vont pas vit',
Comm' moi !

Qu'est-c'qu'il faut pour danser ?
Des bons pieds.
Mais moi, en fait de pieds...
J'suis gâté.
Quand on a de grands pieds,
On tient debout,
Mais faut pas s'fair'marcher
Sur les bouts...

Si tout l'mond'dansait la samba,
Comm' moi !
Ce s'rait beau ne trouvez-vous pas ?
Comm' moi !
L'autre jour ils ont voulu fair'
Comm' moi !
Mais ils se sont fichus par terr',
Comm' moi !
Mes grands pieds glissent d'un seul coup,
Sur un' poitrin' qu'était en d'ssous.
V'la que j'm'étale.
Si ces idiots savaient danser,
On ne m'aurait pas retrouvé
A l'hôpital !
Forcément ils ne dans'nt pas bien,
Comm' moi !
Comm' danseurs ils ne valent rien,
Comm' moi !
S'ils savaient, seul'ment y n'sav'nt pas,
Comm' moi !
Danser aussi bien la samba,
Comm' moi !

Quand je suis élancé,
Comm'cela,
C'est fou c'que j'peux filer,
Faut voir ça !
Quand la dans' se termin',
Y a plus personn'.
On dit qu'j'ai bonn'minn'.
Ç a m'étonn'...

Si tout l'mond'dansait la samba,
Comm' moi !
Ce s'rait beau ne trouvez-vous pas ?
Comm' moi !
L'autre jour ils ont voulu fair'
Comm' moi !
Mais ils se sont fichus par terr',
Comm' moi !
Mes grands pieds glissent d'un seul coup,
Sur un' poitrin' qu'était en d'ssous.
V'la que j'm'étale.
Si ces idiots savaient danser,
On ne m'aurait pas retrouvé
A l'hôpital !
Forcément ils ne dans'nt pas bien,
Comm' moi !
Comm' danseurs ils ne valent rien,
Comm' moi !
S'ils savaient, seul'ment y n'sav'nt pas,
Comm' moi !
Danser aussi bien la samba,
Comm' moi ! Comm' moi ! Comm' moi ! Comm' moi !

Des hauts et des bas :1960

Tantôt j'ai des hauts,
tantôt j'ai des bas,
ç a vient de l'état de mes finances
ou de mon foie.
Tantôt j'ai des hauts,
tantôt j'ai des bas,
et pour mon malheur,
je n'suis pas garçon d'ascenseur.

Parfois je suis gai,
plus gai, plus gai
qu'un fonctionnaire enfin retraité.
parfois je suis las
plus las, plus las,
que tous les bateliers de la Volga.
Tantôt j'ai des hauts,
tantôt j'ai des bas,
mais j'avoue bien bas
que j'ai moins de haut que de bas.

Mes amis comprennent facil'ment
mais ma femme prêtant que je mens.
Elle est persuadée
que je peux toujours être en forme,
au jeu de l'amour comme à Rome,
elle me veut chaqu'soir au podium.
J'ai beau m'entraîner, j'y arrive pas.
Je n'suis qu'un homme.

Tantôt j'ai des hauts,
tantôt j'ai des bas,
Ç a dépend des jours
Surtout quand il s'agit d'amour.
Tantôt j'ai des hauts,
tantôt j'ai des bas.
Je suis bon sauteur,
mais pas toujours à la hauteur.

Parfois je suis chaud,
si chaud, si chaud
que je me sens plus fort qu'un taureau.
Parfois, je suis froid
plus froid, plud froid,
qu'un nez de Péquinois
tout plat, tout plat.
Tantôt j'ai des hauts,
tantôt j'ai des bas,
vous aussi je crois
et ça vous cause bien du tracas
moi pas !


Donnez à boire à l'accordéoniste : 1965

Avec un verre dans l'nez,
J'arrive quand même à jouer
Faut croire que j'ai le don d'l'accordéon.
Et j'ai pas peur de l'dire
Pour noyer le plaisir
Vraiment c'est ça qu'est bon l'accordéon.
Quand pour la première fois
Tu m'as dit je n'veux qu'toi
C'était sous les lampions d'l'accordéon
Quand la dernière fois
Tu m'as dit excuse-moi
C'est sous les flons flons d'l'accordéon.

{ivre, parlé:}
héhéhé tu l'entends ma musique
hein! beau rythme hein!
avant tu l'aimais et puis maintenant
ho tu t'en fous hein! héhéhé

Même si tu m'écoute pas,
Je joue quand même pour toi
T'entend il a le bourdon l'accordéon
Je joue comme un vrai dingue
Au milieu d'mon bastringue
J'ai perdu l'diapason d'l'accordéon
Y en a qu'on de la joie,
Moi je n'ai qu'mes dix doigts
pour remplacer ton nom et ton prénom.
De plus fort en plut fort
je rejoue notre accords
P't'être que tu l'entendras
et que tu reviendras. hein!
Ce jour la tous les deux
On aura du ciel bleu
Ensemble nous joueront
d'l'accordéon
Et nos doigts enlacés
Sur le même clavier
Nous nous remarierons
Nous nous remarierons
Au son de l'accordéon.

Douce, si douce

Douce, si douce est la vie.
Douce, plus douce est ma mie.
Savais-tu ? savais-tu ?
Savais-tu que la nuit ?
Des petites étoiles
Dansent auprès des nids?
Savais-tu ? savais-tu ?
Que de leurs étincelles
Elles réchauffent un peu,
Les oiseaux endormis?

Douce, si douce est la vie.
Douce, plus douce est ma mie.
Savais-tu ? savais-tu ?
Savais-tu que la nuit ?
Le vieux hibou s'ennuie
De n'avoir pas d'ami
Savais-tu ? savais-tu ?
Savais-tu que son cri
Fait pleurer la forêt
Comme les tout petits?

Douce, si douce est la vie.
Douce, plus douce est ma mie.
Et je sais, et je sais,
Et je sais que la nuit,
T'aurais peur si mes bras,
Ne te servaient d'abri.
Et je sais, et je sais,
Que j'aurais peur aussi
Si tu ne voulais pas
Etre toujours ma mie.

Douce, si douce est la vie.
Douce, plus douce est ma mie.
la, la, la, la, la, ...


Du côté de l'Alsace : 1964

J'ai eu vingt ans
Du côté de l'Alsace
Comme le temps passe
C'est ton tour aujourd'hui

Allons mon grand
Joyeux anniversaire
Embrasse ta mère
Et souffle tes bougies

Pardonne-moi
Si voyant cette fête
Je pense c'est bête
Aux souvenirs anciens

Les souvenirs
Qu'on s'est fait en Alsace
Parfois ça s'efface
Et parfois ça revient

Et ce soir ça revient

Toi tu es là
Tu regardes le monde
Le bonheur innonde
Le profond de tes yeux

Toi tu es là
Et tu ne comprends guère
Qu'on parle de guerre
Quand on est si heureux

Et je me tais
Et ta joie est si grande
Que la mienne est plus grande
Et bien plus grande encore

Et laisse donc
Ces deux larmes qui roulent
C'est le Rhin qui coule
Vers mon bel âge d'or

Vers mon bel âge d'or

Mon âge d'or
Sont les joies que je pleure
Sont les jours et les heures
Où fânait le printemps

J'ai eu vingt ans
Du côté de l'Alsace
Je suis de la classe
Qui n'eut jamais vingt ans

Qui n'eut jamais vingt ans

Qui n'eut jamais vingt ans

Qui n'eut jamais vingt ans

Qui n'eut jamais vingt ans.

 

Duo des célibataires : 1958

C'est si bon d'être célibataire
C'est si bon de garder sa gaieté
De toujours diriger sa galère
En virant avec le vent d' la liberté

Tu dis ça, t'as p't'être raison
Parce que tu couches sous les ponts
Mais tout de même c'est merveilleux
De vivre à deux
Le bonheur dans les foyers
C'est du flan, faut pas s'marier
Qu'on soit richard, ou clochard
Tu peux me croire car
C'est si bon d'être célibataire
C'est p't'être toi qu'est dans la vérité
Quand on est passé devant le maire
C'est fini, il est trop tard pour regretter
C'est la loi, écoute moi
Si tu me crois tu verras qu'ça ira
T'as pas tort, soyons fort
C'est d'accord, après tout on s'en fout
C'est si bon d'être célibataire
De sortir quand il faut rentrer
De promener la fille sans la belle-mère
Et de n'pas faire la vaisselle après dîner
D'abord c'est bon de savoir
Que l'on se sera jamais veuf
Qu'on pourra être tout les soirs plein comme un œuf
Faire des taches sur ses habits
Et fumer la pipe au lit
En rêvant d'un air grisard à une star
C'est si bon d'être célibataire
En pensant que dans la société
On pourra toujours lever son verre
En buvant à la santé de la liberté

Fais pas ci, fais pas ça
Va ici, reviens là, va là-bas
Ce ne sera pas pour nous
Puisque ces trucs là on s'en fout

C'est si bon d'être célibataire
C'est si bon de garder sa gaieté
De toujours diriger sa galère
En virant au vent de la liberté.

En revenant de la revue

Je suis l'chef d'une joyeuse famille,
Depuis longtemps j'avais fait l'projet
D'emmener ma femme, ma sœur, ma fille
Voir la revue du quatorze juillet.
Après avoir cassé la croûte,
En chœur nous nous sommes mis en route
Les femmes avaient pris le devant,
Moi j'donnais le bras à belle-maman.
Chacun devait emporter
De quoi pouvoir boulotter,
D'abord moi je portais les pruneaux,
Ma femme portait deux jambonneaux,
Ma belle-mère comme fricot,
Avait une tête de veau,
Ma fille son chocolat,
Et ma sœur deux œufs sur le plat.

Gais et contents, nous marchions triomphants,
En allant à Longchamp, le cœur à l'aise,
Sans hésiter, car nous allions fêter,
Voir et complimenter l'armée française

Bientôt de Lonchamp on foule la pelouse,
Nous commençons par nous installer,
Puis, je débouche les douze litres à douze,
Et l'on se met à saucissonner.
Tout à coup on crie vive la France,
Crédié, c'est la revue qui commence
Je grimpe sur un marronnier en fleur,
Et ma femme sur le dos d'un facteur
Ma sœur qu'aime les pompiers
Acclame ces fiers troupiers,
Ma tendre épouse bat des mains
Quand défilent les saint-cyriens,
Ma belle-mère pousse des cris,
En reluquant les spahis,
Moi, je faisais qu'admirer
Notre brave général Boulanger.

Gais et contents, nous étions triomphants,
De nous voir à Longchamp, le cœur à l'aise,
Sans hésiter, nous voulions tous fêter,
Voir et complimenter l'armée française.

En route j'invite quelques militaires
A venir se rafraîchir un brin,
Mais, à force de licher des verres,
Ma famille avait son petit grain.
Je quitte le bras de ma belle-mère,
Je prends celui d'une cantinière,
Et le soir, lorsque nous rentrons,
Nous sommes tous complètement ronds.
Ma sœur qu'était en train
Ramenait un fantassin,
Ma fille qu'avait son plumet
Sur un cuirassier s'appuyait,
Ma femme, sans façon,
Embrassait un dragon,
Ma belle-mère au petit trot,
Galopait au bras d'un turco.

Gais et contents, nous allions triomphants
En revenant de Longchamp, le cœur à l'aise,
Sans hésiter, nous venions d'acclamer,
De voir et de complimenter l'armée française.


Fredo l'porteur : 1952

Me v' là, c'est moi : Fredo l' porteur.
C' que j'en vois défiler, des gens,
Du matin au soir dans la gare,
Où s' qu'on dit qu'ils sont si bizarre :
Des décidés, des hésitants,
Des pressés, des qui prennent leur temps
Tandis qu' moi, j' prends leurs valises.
Et dans tous ceux-là qui s'en vont,
On n'en voit jamais un qui dise :
" Hé l' porteur, peut-être qu'il trouv'rait ça bon
De monter avec nous dans l' wagon. "
Alors, j' reste Fredo l' porteur.
L'aut' jour, un taxi s'arrete.
Je m' précipite, c'était mon tour.
Bon. J'ouvre la portière, je rentre la tête
Pour bien voir si y' avait du lourd
Et puis, v' là qu' j'aperçois une fille,
Une fille qu'avait tellement d' beauté
Que j'en étais paralysé.
Tout en tremblotant sur mes quilles,
Elle me dit avec un sourire :
" Tenez porteur, prenez tout ça. "
Et moi, comme un mannequin en cire,
J' la r'gardais et puis j'bougeais pas.
J'avais envie d' lui dire :
" Madame, depuis qu'il m'est permis d' rêver,
Depuis que je connais le verbe aimer,
Dans le corps, dans le cœur et puis dans l'âme,
C'est toujours à vous qu' j'ai pensé.
Sûrement que vous étiez l'inconnue,
Celle qu'on arrange à sa façon,
Qui n' refuse rien, qui s'met toute nue
Et qu'a la peau comme une chanson
Dont chaque refrain dirait " je t'aime "
Et je suis là, devant vos yeux,
Vos grands yeux bleus, si grands, si sombres
Qui trouvent le moyen avec tant d'ombre
De rester autant lumineux,
Qu'il faut convenir qu' dans le fond des cieux
La nuit a dû crever son voile
Pour que ses plus jolies étoiles
Dégringolent s'installer chez elle "
Mais la fille m'a interrompu : " Hein ?
Alors l'ami, qu'est ce que vous faites ?
Ç a va pas bien, vous êtes perdu ? "
J' lui ai dis " non " en s'couant la tête.
" Bon, alors, " qu'elle a dit, " ça va.
N'attendez pas, prenez tout ça. "
J'ai empoigné les bagages,
Les sacs, les cartons à chapeaux.
J' me suis tout filé sur le dos
Et suis parti dans son sillage,
Vers le wagon capitonné,
Où s' que j' l'ai doucement installée
Pour qu'elle soit bien pendant l' voyage.
Quand elle m'a tendu du pognon,
Sûr'ment qu'elle n'a pas du comprendre
Pourquoi qu' subitement j'ai dit " non "
Et qu' je m' suis dépêché de descendre.
De là, j' suis parti au bistrot,
J'ai bu un coup, deux coups, trois coups,
J'ai bu jusqu'à temps que j' sois saoul.
Puis j'ai expliqué aux poteaux
Les beaux yeux et les ch'veux de ma blonde.
Quand j'ai eu fini d' raconter,
Si vous aviez vu à la ronde
Comment ils ont tous rigolé.
Moi, j'ai rigolé avec eux, hein.
Entre hommes, y fallait ça, c'était mieux.
Mais, c' que ça m' faisait mal de rire,
Surtout que j' pouvais pas leur dire
Que d'un coups, je m' sentais tout vieux
Parc'que moi, Fredo l' porteur,
Je v' nais de faire la plus grande bêtise
En ayant porté la valise
Qui pour toujours emm'nait mon cœur.

Heureus'ment qu'il y en a : 1965

Heureusement qu'y en a ... des compréhensives
Qu'ont pas froid aux yeux et chaud dans le coeur
Heureusement qu'y en a ... des belles sensitives
Pour les biens-heureux ... du cinq à sept heures

Des celles qui ne font pas d'manières
Pour se laisser tenter, du moment qu'ça leur plaît
Des celles qui n's'entour' pas d'mystère
Et ne pensent pas pendant à c'qui s'passera après

Heureusement qu'y en a ... de ces bonnes fortunes
Pour les braconniers comme pour les chasseurs
Heureusement qu'y en a ... des blondes et des brunes
A qui l'clair de lune n'a jamais fait peur

Heureusement qu'y en a ... des femmes légères
Pour les rendez-vous du "pas vu, pas pris"
Heureusement qu'y en a ... des hospitalières
Des coeurs d'amadous, des corps du déli

Des celles dont les hommes bavardent
Avec l'air entendu et le clin d'oeil coquin
Des celles pour les soirées gaillardes
Qui font les bonnes adresses qu'on refile aux copains

Heureusement qu'y en a ... qui redonnent confiance
Aux anciens Don Juan au front dégarni
Qui encore une fois repartent en cadence
Pour saisir la chance du démon de midi

Heureusement qu'y en a
Heureusement qu'y en a
Heureusement qu'y en a.


Houpetta la Bella : 1946

Dans les montagnes en maraude,
La fille du contrebandier,
Sur son p'tit ân' portait en fraude
Du tabac dans son petit panier.
Elle chantait la ritournelle
Qu'un gars avait faite pour ell'...

Oh! hé!, oh! hé!
Ell' s'app'lait Houpetta,
Petta-ci, petta-là
Petta-haut, petta-bas
Houpetta-la-bella,
Houpetta-la-bella,
Houpetta, la mia bella.
Sur son ân' elle allait,
Petta-ci, petta-là
Petta-haut, petta-bas
Houpetta-la-bella,
Houpetta-la-bella,
De sa voix fraîche elle chantait : coucou !
Au loin l'écho lui répondait : coucou !
Quand le petit âne faisait, hi! han!
Au loin l'écho lui répondait : la même chose,
Coucou-ci, coucou-là,
Petta-ci, petta-là;
L'écho mêlait tout ça
A la belle Houpetta.
Ah! ah! ah! ..........

Mais un beau jour elle se fit prendre,
Par un douanier, un bien beau gars,
Qui lui a pris sans plus attendre,
Tout ce qu'elle avait comme tabac.
En pleurant la contrebandière
Lui dit : "ne me fais pas d'misèr's"
Oh! hé!, oh! hé!
Je m'appelle Houpetta,
Petta-ci, petta-là
Petta-haut, petta-bas
Houpetta-la-bella,
Houpetta-la-bella,
Houpetta, la mia bella.
Je ne veux pas qu'tu touch's à mon paquet d' tabac,
Je t'en prie, je n'veux pas,
Ce n'est pas, ce n'est pas
Ce n'est pas, ce n'est pas
Ce n'est pas ta tabatière.
Mais le douanier lui, il a dit : "je dois"
Et tout de suite l'écho répondit :

{parlé:}
Rien parce qu'il n'avait pas crié assez fort

Alors finalement elle lui a dit : "ben, le v'la".
Mais pour s'moquer d'ell' il répondit : "merci ! j'fum'pas"
C'est ainsi qu'Houpetta
Sauva tout son tabac
Le petit ân' trotta,
Emmena Houpetta
Ah! ah! ah! ...

 

J'ai six femmes à la maison : 1962

Plus on est - Plus on rit
Comme disait le roi Henri
Quand il se mettait à table
Je suis plus heureux qu'un roi
Moi !
En comptant sur mes dix doigts
Ma femme, ma fille, ma soeur,
Ma tante, ma mère et ma belle-mère

J'ai six femmes à la maison
Ç a me donne le frisson
Des fois lorsque j'y pense
Mais comme ça ne sert à rien
De se faire du chagrin
Je pense de moins en moins

Le dimanche en auto
Six manteaux et six chapeaux
Je les mène à la "Grand'messe"
Je suis plus heureux qu'un roi
Moi !
Quand je débarque à la fois
Ma femme, ma fille, ma soeur, ma tante,
Ma mère et ma belle-mère (ho ho ho)

J'ai six femmes à la maison
A ma disposition
J' suis un vrai coq en pâte
Je ne me fais pas d'mourron
Ron Ron p'tit patapon
Pour coudre mes boutons

Rien n'est cuit - Rien n'est chaud
Et quand l'une s'met au piano
Les autres agitent les gambettes
Je suis plus heureux qu'un roi
Moi !
Quand je contemple à la fois
Ma femme, ma fille, ma soeur, ma tante,
Ma mère et ma belle-mère (ho ho ho)

J'ai six femmes à la maison
Qui tournent toutes en rond
Oh ! Vivement les vacances
Pour les emm'ner au grand air
A fin d'les mettre au vert
Et leur calmer les nerfs

Quand j'en aurais assez
J'irai voir de l'autre côté
Si c'est vrai qu'y a des anges
Je s'rai plus heureux qu'un roi
Moi !
De les retrouver là-bas
Ma femme, ma fille, ma soeur,
Ma tante, ma mère et ma belle-mère (ho ho ho)

J'ai six femmes à la maison
Ca me donne le frisson
Des fois lorsque j'y pense
Mais comme ça ne sert à rien
De se faire du chagrin
Ben...!!!
Je pense de moins en moins !!

J'suis papa et j'suis dans l'coup

Quand on est papa,
Il faut souvent
Pour plaire aux enfants,
Etre dans le vent.
Moi j'ai compris ça,
C'est pas idiot,
En écoutant la radio, i,o,i,o

Je me suis remis
Le col marin
Qui m'allait si bien
Au temps des copains.
Mes enfants m'ont dit :
" C'est le bouquet
Papa t'es un père OK ! "

J'suis papa et j'suis dans l'coup
J'suis dans l'coup, j'suis dans l'coup,
Et pour danser le yéyé,
J'suis parti du bon pied,
Quand j'entends siffler le train
Je me sens plein d'entrain,
Pour moi l'école est finie, oui, oui.

J'suis papa et j'suis dans l'coup
J'fais joujou, j'fais joujou,
J'ai pris des leçons de twist
Pour dev'nir un artiste

Et si je semble un peu fou,
Je m'en fouts, je m'en fouts.
J'suis papa et j'suis dans l'coup

J'avais bien pensé
Dès le départ,
Pour faire du pétard,
Jouer de la guitare,
Mais ça marche à l'électricité,
Et l'courant était coupé,

J'ai voulu frapper
Sur un tambour,
Mais c'est un peu sourd
Pour crier l'amour,
Alors sous l'oeil rond
De mes fistons,
J'ai joué du twist aux pistons.

Et quand tout va de travers
Et le monde à l'envers
Au lieu de m'faire du mouron,
J'fais dadou, j'fais ronron,
Ç a n'est pas sérieux du tout
Mais j'm'en fouts, mais j'm'en fouts.
J'suis papa et j'suis dans l'coup, {x3}


Je fais ce que tu veux : 1960

J'aime la plage au soleil,
Toi la montagne en hiver,
Alors, bonheur sans pareil,
On va devant la télévision prendre l'air.

Je fais ce que tu veux, moi !
Tu fais ce que je veux, toi !
Car on sait ce que l'on veut, nous :
On veut être heureux tous les deux,
Oui tous les deux

Tu restes tous les matins,
Deux heures dans la salle de bain
Et moi quand j'y vais enfin,
Tu m'dis : " fais vite
Tu vas nous faire manquer le train "

Je fais ce que tu veux, moi !
Tu fais ce que je veux, toi !
Car on sait ce que l'on veut, nous :
On veut être heureux tous les deux,
Oui tous les deux

Tu aimes tant les enfants
Que depuis dix ans déjà,
On en a eu de temps en temps.
C'est inquiétant
Car le treizième est bientôt là !

Je fais ce que tu veux, moi !
Tu fais ce que je veux, toi !
Car on sait ce que l'on veut, nous :
On veut être heureus tous les deux,
Oui tous les deux

Je sais bien que tu m'aimes toi,
Tu sais bien que je t'aime, moi,
C'est pour ça que l'on s'aime, nous.
Et qu'on est heureux tous les deux,
Oui tous les deux.,oui tous les deux.


Je suis content, ça marche : 1947

Dès ma première apparition en ce monde,
Je surpris des observations à la ronde :
« Il est marrant»
dit grand maman.
« Il est tout mou»
dit ma nounou.
« Quelle gueule qu'il a»
dit mon papa.
Je n'ai jamais vu ça.
Mais tout guilleret,
Je répondais :
« Je suis content, je suis content, ça marche»
Dès qu'on me voit,
On parle de moi :
« Je suis content, je suis content, ça marche»
Je suis une personnalité,
Déjà dès ma première tétée,
Tout en tétant,
J'allais chantant :
« Je suis content, je suis content, ça marche»
Et bien sûr depuis, j'ai grandi,
C'est logique
Et je sais toujours ce qu'on dit
D'mon physique :
« Quels drôles de ch'veux»
dit un monsieur.
« Quelles drôles de dents»
fait un quidam.
« A quelle binette»
Pense une brunette.
C'est fou c'qu'il a l'air bête.
Mais moi je m'dis,
Charmer la vie :
« Je suis content, je suis content, ça marche»
Si j'n'avais pas,
Cette binette là,
Je ne pourrais sans doute pas dire :
«ç a marche».
Et au lieu de v'nir là à l'oeil,
J'payrais deux cent balles mon fauteuil
Pour n'voir dans l'fond
Qu'un pauv' couillon :
« Je suis content, je suis content, ça marche»
Même si ça ne tourne pas rond,
Si vous vous sentez le bourdon,
Répétez donc,
Sur tous les tons :
« Je suis content, je suis content, ça marche»

 

Je voudrais bien être

Je voudrais bien être ton sac
Tu aurais toujours peur de me perdre
Je voudrais bien être ton calepin
Tu me donnerais des rendez-vous
Je voudrais bien être ta robe
Celle que tu préfères aux autres
Je voudrais bien être tes souliers "hé hé hé"
J'irais partout ou tu irais

Je voudrais bien être ton collier
je serais pendu à ton cou
Je voudrais bien être ton visage
Tu me regardrais avec amour
Je voudrais bien être le soleil
Tu m'offrirais ton corps
Je voudrais bien être ton chien
Tu me couvrirais de carresses

Je voudrais bien être ton coeur
Alors je battrais pour moi
Je voudrais bien être ton amant
Car tu sortirais avec moi.
Mais je ne suis rien que moi
Et tu ne me vois pas
Mais je ne suis rien pour toi
Je ne suis que ton mari...!!!

Joli, joli mois de mai

Joli, joli, joli mois de mai,
celle que j'aimais
m'abandonnne.
Elle est partie pour longtemps,
chercher ailleurs son printemps.
Joli, joli, joli mois de mai,
je n'ai désormais
plus personne.
Il faut que tu me pardonnes,
si je n'ai pas le coeur gai.

A la ville on criait,
ach'tez du muguet,
ç a porte bonheur.
J'en ai pris un bouquet
mais ça n'a rien fait,
c'est tous des farceurs.
Joli, joli, joli mois de mai,
avec mon bouquet j'ai l'air dôle.
Y a même des gens qui rigolent
Joli, joli mois de mai.

Joli, joli, joli mois de mai,
même si ça me fait
quelque chose,
il faut que je soie content,
c'est la fête du printemps.
Joli, joli, joli mois de mai,
c'est ton premier jour,
ç a s'arrose.
Je veux voir la vie en rose,
joli, joli mois de mai.

Arrosons le muguet,
je veux être gai
et vaille que vaille.
J'ai l'droit d'être pompette,
si c'est pas ma fête,
c'est celle du travail.
Joli, joli, joli mois de mai,
ô toi qui connait
tant de chose,
toi qui fait naître les roses,
fais qu'elle revienne vers moi
joli, joli, joli mois
joli, joli, mois de mai,
joli, joli, joli mai.

Une de perdue, dix de retrouvées
heureusement que vient l'été
avec ses plages ensoleillées
et toutes ces formes dénudées
Douces courbures, belles cambrures,
la femme en joue sans un' rature.

 

L'ingénieur

Moi quand j'étais jeune je ne voulais pas être artiste lyrique...
Non, je voulais être ingénieur

des ponts, puis des chaussées ; alors mes parents m'ont mis à l'école ; j'y suis resté longtemps,

j'y suis resté jusqu'à dix-neuf ans et demi, parce que j'avais du mal à avoir mon certificat

d'études, alors j'y suis resté jusqu'à cet âge-là pour l'avoir. Mais vous savez, à l'école,

on n'étudiait pas tout pour être ingénieur dans les ponts puis dans les chaussées ! Non !

Moi j'étudiais ça parce que j'avais ça dans le sang... le génie, l'initiative...Mais, il y en

avait d'autres qui étudiaient l'anglais parce qu'ils voulaient aller en Angleterre,

d'autres qui étudiaient l'algèbre parce qu'ils voulaient aller à Alger...Je ne sais pas si vous

avez été dans les grandes écoles mais c'est comme ça que ça se passe !

Puis vous savez quand on a terminé ses études en tant qu'ingénieur des ponts puis des chaussées,

en sortant on a une place tout de suite... Alors moi, en sortant, j'ai débuté comme chef cantonnier.

Alors là j'avais l'initiative, on m'avait confié le commandement ; j'avais quatre cantonniers

sous mes ordres. J'avais les plans, je calculais, parce que vous savez, dans les routes... tant

de trous... tant de cailloux... tant de brouettes... n'est-ce pas... les multiplications,

puis les divisions... Enfin, j'avais les études pour ça, c'était normal.

Et tout le monde me connaissait bien là-bas, même les gosses... De loin, ils me criaient :

"L'ingénieur ! L'ingénieur!" Ils savaient bien que j'étais ingénieur !

Après ça, le moment d'aller au régiment est venu ; alors je me suis dit : en tant qu'ingénieur,

ils vont me repérer... Ca n'a pas manqué ils m'ont mis dans le génie... Mais là j'étais chez moi...

avec tous les ingénieurs ! Ils m'appelaient "l'ingénieur d'ailleurs" ! Ils m'appelaient même

"l'homme lumière"... pour rigoler... parce que j'avais été versé dans une section motocycliste

comme éclaireur. Dans les manoeuvres je partais de l'avant et j'éclairais avec ma moto,

je faisais de la lumière. Un jour j'ai eu un ennui parce que ma moto était en panne ; j'étais

embarrassé parce que moi j'ai fait mes études dans les ponts, puis dans les chaussées, mais dans

le moteur... non... mais quand même je n'ai pas voulu en rester là... Dans le génie on est tous

comme ça, on veut toujours voir plus loin... découvrir... J'en ai pas eu pour longtemps...

J'ai l'habitude de chercher... J'ai vu un truc qui giclait... le gicleur... Ensuite la bougie,

j'ai fait faire l'étincelle... En moins de deux ça y était... j'avais foutu le feu à la moto.

J'étais embarrassé parce que j'avais de l'essence sur ma capote alors j'ai pris feu.

Ça me chauffait... ça me chauffait... Mais quand même j'ai pas perdu mon sang-froid...

Toujours l'initiative ! Il y avait un herbage â côté, je me suis, roulé dans l'herbe pour tout

étouffer... toujours l'initiative ! Mais je n'avais pas fait attention que dans l'herbage

il y avait beaucoup de vaches, alors naturellement il y avait beaucoup de... puis forcément

je me suis roulé dedans... et plus je me roulais... plus j'en écrasais !

Surtout moi qui suis lourd... J'avais bien appris à l'école : pierre qui roule n'amasse pas mousse

mais je vous garantis que si Pierre... il n'a pas ramassé de la mousse moi j'en ai ramassé...

J'étais plutôt emmoussaillé... Puis pour mes brûlures c'était pas bon... Je savais bien que l'on

mettait de la pommade, mais tout de même pas celle-là. Mais quand même je n'ai pas perdu le nord...

toujours l'initiative... Il y avait une marre à côté ; je me suis dit, je vais plonger,

ça va tout éteindre... Aussitôt dit, aussitôt fait, je plonge jusqu'au fond...

Ca n'a pas loupé !... Surtout que je ne sais pas nager alors j'ai eu plus de facilité.

J'étais au fond, je ne pouvais plus remonter alors les copains m'ont repêché ; je me suis retrouvé

à l'hôpital. Le docteur est venu et m'a dit : " Alors ! Sacré ingénieur ! (parce qu'il savait bien

que j'étais ingénieur), Tu t'es noyé, tu t'es brûlé... tu t'es jeté dans l'eau bouillante ?

"Je lui dis : "Non, docteur ! Je brûlais, alors, vous comprenez, j'ai plongé !... "

Alors il me dit : "Tu as du être transi ! " Je lui dis : " Non, docteur, j'étais bien couvert ! "


La ballade irlandaise : 1958

Un oranger sur le sol irlandais,
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas,
Jamais on ne le verra.
Qu'est ce que ça peut faire ?
Qu'est ce que ça peut faire ?
Tu dors auprès de moi,
Près de la rivière,
Où notre chaumière
Bat comme un cœur plein de joie.

Un oranger sur le sol irlandais,
On ne le verra jamais.
Mais dans mes bras, quelqu'un d'autre que toi,
Jamais on ne le verra.
Qu'est ce que ça peut faire ?
Qu'est ce que ça peut faire ?
Tu dors auprès de moi.
L'eau de la rivière,
Fleure la bruyère,
Et ton sommeil est à moi.

Un oranger sur le sol irlandais,
On ne le verra jamais.
Un jour de neige embaumé de lilas,
Jamais on ne le verra.
Qu'est ce que ça peut faire ?
Qu'est ce que ça peut faire ?
Toi, mon enfant, tu es là !

 

 

 

La belle Abeille

Sans crainte des embûches,
une abeille au réveil,
s'envola de sa ruche,
chantant l'hymne au soleil.

La belle abeille a butiné les blés barbus,
la belle abeille a bu,
la belle abeille a vu,
ce qu'abeille jamais de sa vie n'avait vu.

Posé sur une branche,
elle vit un bourdon,
qui fut pour elle cause,
d'une grande émotion.

Alors sans plus attendre,
le bourdon très galant,
l'invita d'un air tendre,
en son appartement.

Les parois sont de verre,
le plafond de papier.
Je suis seul locataire
en pleine liberté.

Notre petite abeille,
é coutant le bourdon,
à ces mots s'émerveille
et fait deux grands yeux ronds.

Bientôt leur apparurent
tous les bonheurs promis,
c'est un pot d'confiture
qui leur servit de nid.

La môme Rustine

Elle travaillait dans une usine
Elle collait des petits morceaux
De caoutchouc à la sécotine
Pneu à pneu ça faisait des boyaux

On l'appelait la môme Rustine
Elle était mordue du vélo
Quand elle était sur sa machine
Elle n'avait jamais les grelots

Elle v'nait à vélo à l'usine
Mais il pleut ça fait trop d'boue
Alors dans le métro ça se devine
Elle arrivait en garde boue

On l'appelait la môme Rustine
Et dès les beaux jours à vélo
Elle passait par la porte Dauphine
Car porte St Cloud, on crève trop

Elle avait un bon équilibre
Sa vie, son travail tournaient rond
Elle ne faisait jamais roue libre
Car elle en mettait un rayon

On l'appelait la môme Rustine
Et le dimanche à Fontainebleau
Pour manger avec les copines
Elle am'nait une selle de gigot

Elle achetait des fleurs aux halles
Puis elle disait d'un air finaud
« Quand je regarde les pétales,
je pense au pédales de mon vélo»

On l'appelait la môme Rustine
Elle dormait été comme hiver
La fenêtre ouverte, car la gamine
Voulait avoir sa chambre à air

Elle connut Anatole, un cycliste
Qui se dégonfla aussitôt
Et comme il était philatéliste
Il prit le thème de son vélo

On l'appelait la môme Rustine
Elle retrouva son Anatole
Et maintenant pour plus qu'il s'débinne
Elle lui a mis un anti-vol

Méfiez vous de la môme Rustine
Ne dites pas oui sans réfléchir
C'est attachant la sécotine
Car elle vous interdit de suir.


La rumba du pinçeau : 1947

On m'a dit que c'était Milet
Qui avait peint l'Angélus
Je l'connais moi l'Angélus
Quand j'étais p'tit je l'sonnais

Quant à moi la peinture
Je n'la mets par sur les Angélus
Je la mets sur les murs
C'est normal, c'est ce qui se fait le plus
Je peins une brique, un tas de briques
Des moins longs
Ç a dépend comme c'est selon

La rumba du pinceau
Ç a m'inspire le cerveau
J'étale bien mes colorés
Faudrait pas que j'm'étale aussi
Car je refais la façade
C'est haut la façade !

Tout n'est pas tellement beau
Derrière mon p'tit pinceau
Mais un avec peu d'enduit
Et puis du mastic aussi
Je refais la façade

Toujours, toujours la façade, ah oui
Car au fonds dans la vie
Y a que ça qui compte la façade
Ah, ah oui !
Une supposition par exemple
Vous pouvez pas dire de quelqu'un
Vu de dos et a bonne mine
Ah ? Non bon...
Alors, toujours, toujours, toujours la façade

La rumba du pinceau
Mais c'est dangereux là-haut, ah oui
Un jour j'ai manqué de m'tuer
J'voulais peindre au pistolet
Heureusement, j'm'ai loupé
Heureusement, sans ça

J'peins des tableaux, ça, ça colle
Surtout les tableaux noirs de l'école
J'peins des toiles et j'en suis fier
Hier j'ai peint l'étoile de mer

J'peindrais bien des beaux nus
Mais personne pour moi ne veux poser nu
Ce ne sont plus des nez nus
J'suis forcé d'peindre des nus tous vêtus
J'suis malin aussi
Parfois j'peins
Les habits par terre à côté du mien

La rumba du pinceau
Sauve les vieux tableaux
Pour conserver ses vingt ans
Madame fait son ravalement
Quel tourment la façade

Un monsieur comme il faut
S'habillera toujours beau
Même si la chemise sous le paletot
Ne cache pas le bas d'son dos
Faut sauver la façade

Faut toujours soigner sa façade, sans ça
On peut pas passer par la grande porte
La preuve, ma concierge
Qui est une psychologue comme on dit
Bien, quand elle voit quelqu'un qui représente bien
Elle lui fait prendre l'ascenseur
Mais si c'est quelqu'un qui représente moins bien
Bien, elle lui fait prendre l'escalier de parvis
Ç a lui fait le pied qu'elle dit
La, la, la psychologue

La rumba du pinceau
Pour tout c'est ça qu'il faut
Car pour faire bonne figure
Faut toujours un peu d'peinture
Pour sauver la façade

La tactique du gendarme : 1949

Un gendarme doit avoir de très bons pieds,
Mais c'est pas tout,
Mais c'est pas tout.
Il lui faut aussi de la sagacité,
Mais c'est pas tout,
Mais c'est pas tout.
Car ce qu'il doit avoir, et surtout,
C'est d'la tactiqu',
De la tactiqu', dans la pratiqu'.
Comm' la montre a son tic tac,
Le gendarme a sa tactiqu'.
Attendez un peu que j'vous expliqu' :
La taca taca tac tac tiqu'
Du gendarme...
C'est de bien observer
Sans se fair' remarquer.
La taca taca tac tac tiqu'
Du gendarme,
C'est d'avoir avant tout
Les yeux en fac' des trous.
Contravention !
Allez, allez,
Pas d'discussion !
Allez, allez,
Exécution !
Allez, allez,
J'connais l'métier.
La taca taca tac tac tiqu',
Du gendarme,
C'est de verbaliser
Avec autorité.

Il y a ceux qui n'ont pas d'plaque à leur vélo,
Mais c'est pas tout,
Mais c'est pas tout.
Faut courir après tous les voleurs d'autos,
Mais c'est pas tout,
Mais c'est pas tout.
Les gens disent : "Oh, les gendarmes quand on a
Besoin d'eux, ils ne sont jamais là."
Je réponds du tac au tac,
Car, pensez, j'ai ma tactiqu',
Attendez un peu que j'vous expliqu' :

La taca taca tac tac tiqu',
Du gendarme,
C'est d'être toujours là
Quand on ne l'attend pas.
La taca taca tac tac tiqu',
Du gendarme,
C'est d'être perspicac'
Sous un p'tit air bonass'.
Contravention !
Allez, allez,
Pas d'discussion !
Allez, allez,
Exécution !
Allez, allez,
J'connais l'métier.
La taca taca tac tac tiqu',
Du gendarme,
C'est d'être constamment
A ch'val sur l'règlement.

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La tendresse : 1963

On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y'en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas

On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l'histoire
Et s'en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n'en est pas question
Non, non, non, non
Il n'en est pas question

Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment

Le travail est nécessaire
Mais s'il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s'y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long

Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l'amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L'amour ne serait rien
Non, non, non, non
L'amour ne serait rien

Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n'est plus qu'un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D'un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n'irait pas plus loin

Un enfant vous embrasse
Parce qu'on le rend heureux
Tous nos chagrins s'effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l'amour
Règne l'amour
Jusqu'à la fin des jours


La terre : 1961

J'ai par le monde beaucoup voyager,
des racines profondes me tiennent attaché
à la terre de mon père de ma mère
à la terre qui m'a vu naître un jour
à la terre qui connaît mes amours
à la terre de mon père de ma mère.

Le vent provoque ma voile qui bat,
mon bateau qui s'en moque me ramènera
vers la terre de mon père de ma mère
vers la terre qui m'a vu naître un jour
vers la terre qui connaît mes amours
vers la terre de mon père de ma mère.

Mon doux village voilà ton enfant,
au terme du voyage le bonheur m'attend
sur la terre de mon père de ma mère
sur la terre qui m'a vu naître un jour
sur la terre qui connaît mes amours
sur la terre de mon père de ma mère.

J'ai dans ma poche rien qu'un grain de blé,
je mettrai mes galoches, j'irai le semer
dans la terre de mon père de ma mère
dans la terre qui m'a vu naître un jour
dans la terre qui connaît mes amours
dans la terre de mon père de ma mère.

Ma vie m'est chère mais s'il le fallait,
ma vie comme grand-père je l'a donnerai
pour la terre de mon père de ma mère
pour la terre qui m'a vu naître un jour
pour la terre qui connaît mes amours
pour la terre de mon père de ma mère.

pom po dom pom po dom pom po dom
pom po dom pom po dom pom po dom
pom po dom pom po dom pom po dom
pom po dom pom po dom pom po dom.


La vie de Bohème : 1954 (duo: Georges Guétary et Bourvil)

C'est la vie de Bohème...
La vie sans façon
La vie de garçon
La vie de pa-ta-pa-ta-chon...
C'est la vie que l'on aime
Quand on a vingt ans,
Mais que nous menons plus longtemps
Nous n'avons pas de galette
Mais qu'est c'que ça fout...
On fait des dettes partout,
Partout ...
Et l'on chante, quand même
La nuit et le jour,
Vive la bohème
Et l'Amour...

Cette mansarde divine
Où l'on a deux ateliers
Nous sert aussi de cuisine et de chambre à coucher...
Nous n'y faisons le ménage
Qu'une fois tous les six mois,
Le jour où l'on déménage
A la cloche de bois...
Chaque fois qu'une conquête
Vient m'accompagner...
Toute la nuit je m'embête seul dans l'escalier...
Mais tu deviendras, j'espère,
Plus connu que Picasso,
Et toi bien plus populaire
Que Victor Hugo ...
Tra la lère,
tra, la la la la
Tra la lère
Tra la la la
Voilà !

C'est la vie de Bohème...
La vie sans façon
La vie de garçon
La vie de pa-ta-pa-ta-chon...
C'est la vie que l'on aime
Quand on a vingt ans,
Mais que nous menons plus longtemps
Tra la lère,
tra, la la la la
Tra la lère
Tra la la la
Voilà !


Le boogie-yogi : 1948

L'autre jour en me couchant, j'eus la drôle de surprise
de trouver un gros serpent dans l'corps de mon instrument.
J'espère qu'il reviendra pour y siffler encore,
j'aime le son du boa le soir au fond du cor.

{Parlé:}
J'aime le son du boa le soir au fond du cor.
hihihihi ! c'est amusant ça!

{Refrain:}
padadadap un yogi est un monsieur triste
c'est un vieux monsieur pessimiste
mais moi j'suis tout guilleret
je suis un yogi gai

Qu'on supprime les yogis tristes
et tous les yogis pessimistes
viv' les yogis guillerets
vive les yogis gais

agai agai les yogis gais
agai agai les yogis gais

L'autre jour au restaurant, comme je voulais boire un verre,
je demandais au barman un petit rafraîchissement.
Comme je ne voulais pas d'une boisson trop forte
je lui ai dit «Vittel», il m'dit «non elle est morte.»

{parlé:}
hihihihi c'est amusant ça aussi !

{au Refrain}

Comme je voulais prendre le train, j'demandais au chef de gare
à quelle heure l' train pour Melun, il m'répond à minuit vingts.
« Y en a pas un avant» lui demandais-je pris de peur
« non y en a pas à vent, ils sont tous à vapeurs.»

{Parlé:}
hihihihi c'est amusant!

{au Refrain}

Le bougie : 1947

Grr... Sur ma moto...
Grr... Ah ! Qu'il fait beau !
Grr... Ah ! Que je file !
Grr... Et tout défile,
Mais tout à coup,
Pouf !
Je suis en panne avec ma magnéto,
De ma moto je viens de griller la bougie,
Mais tout à coup,
Pouf,
Arriv' un' jeep que j'arrête aussitôt.
Alors, j'ai tout de suit' demandé à Jimmy
" Oh Jimmy,
Avez-vous un' bougie?"
" Yes, qui m'dit,
Boogie, boogie."
Y'm'dit, oui,
Mais sans avoir compris.
Et j'étais aussi embêté qu'lui.
Puis y m'fit :
" Monsieur, moi, non compris."
J'lui répondis :
" Moi aussi..."
Puis il me sourit
Tout en me disant:
Boogie, Boogies, Boogie, Jitterburg me.
" Bougie Jitterburg,
Ah ! n'importe quelle marque pourvu que ce soit une bougie"
Qu'y dis,
Mais Jimmy me disait toujours oui,
Sans m'donner sa fameuse bougie.
J'ai compris que pour sortir d'ici
Faudrait qu'il m'enmen' chez me

{Parlé:}
Je dis: "me (mi)" parce que c'était un Americain du Nord, j'avais bien vu! Alors....
J'lui dis: "me (mi), moto grrr... dans la jeep et vous emm'ner chez me, hein ?..."
Y m'dit : "Yes sœur" V'là qu'y m'prenait pour sa sœur, enfin
Ç a fait rien! Y parlait pas bien français... la moto dans la jeep et nous v'là partis.

Grrr.... Et dans la jeep,
Grrr... Nous jouons rip,
Grrr... J'emmen' Jimmy
Grrr... Manger chez me (mi)
Mais tout à coup!... Pouf!... Voilà une pann' d'électricité
Pendant que nous mangeons ma femme, Jimmy et moi.
Mais tout à coup!... Pouf. On ne voit plus rien du tout pour manger,
C'est pourquoi j'ai dit à Jimmy encore un' fois :

Ah! Jimmy, avez vous un' bougie ?
Yes, qu'y m'dit: Boogie, Boogie, Boogie.
Non, j'lui dis: J'vous ai pas dit Boogie,
C'est plutôt bougie, chandelle.
J'entendis un p'tit cri, je m'suis dit :
C'est pas clair, surtout quand il fait nuit.
Ah Jimmy, j'aime bien ton bougie
Qu'ma femme disait dans la nuit.
Pouf !... V'la la lumière...
J'dis à Jimmy : D'qui qu'tu t'occup' ?
Et il me répond: Boogie, boogie.
Mais j'avais vu clair,
Et ma femm' tout roug' faisait plutôt à c'moment là une drôle de bougie.
C'est ainsi que Jimmy est parti
Et ma femm', elle est partie aussi.
Ma moto qui était dans la jeep
Ben!... elle est partie aussi.

{Parlé:}
Alors, voilà!...Jimmy fait grrr... avec ma femme!... et moi...
Y m'reste qu'a faire grrr... tout seul.... voilà...grrr!...

Le lait de Lolo

La plus jolie fille du canton
Est une fermière qui dit-on
Répond au doux, au doux prénom de Lolo
C'est amusant de s'appeler lolo

Surtout quand on fait la profession
De vendre du lait dans la région
Ah si vous saviez comme il est bon
Le lait, le lait, le lait de Lolo

Quand c'est lolo qui le distribue
Tous les matins les gens dans la rue
Restent plantés comme des statues
Pour voir couler le lait de la jolie lolo

Ah la la lolo est si jolie
Que petit à p'tit dans le pays
On ne boit plus que du lait de Lolo
Ca ne fait pas l'affaire des bistrots

Un beau soir la bombe a éclaté
Et contre lolo on s'est dressé
Au mon dieu que de drames
Il a fait le lait, le lait, le lait de Lolo

On a demandé à monsieur l'maire
De se prononcer sur cette affaire
Mais le brave homme a répondu tout de go
On ne peut rien reprocher à Lolo

Croyez moi l'histoire est compliquée
Figurez vous que tous les bébés
Ne veulent pas boire autre chose
Que du lait du lait du lait de Lolo

Pour les papas d'voir donner la goutte
A leurs enfants il n'y a de pas doutes
C'est ravissant et ça les envoûte
De voir couler le lait de la jolie Lolo

{Passage instrumental}

Ah la la lolo est si jolie
Que petit à petit eux aussi
Ne boivent plus que du lait de Lolo
Ca ne fait pas l'affaire des bistrots

Se voir supplanté par une laiterie
On sait très bien que c'est une vacherie
Mais qui peut empêcher de couler
Le lait le lait le lait de Lolo

Ca va de mal en pis.



Le p'tit bal perdu : 1961

C'était tout juste après la guerre,
Dans un petit bal qu'avait souffert.
Sur une piste de misère,
Y'en avait deux, à découvert.
Parmi les gravats ils dansaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait...
qui s'appelait...
qui s'appelait...

{Refrain:}
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y'avait tant d'insouciance
Dans leurs gestes émus,
Alors quelle importance
Le nom du bal perdu ?
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
c'est qu'ils étaient heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien...
Et c'était bien...

Ils buvaient dans le même verre,
Toujours sans se quitter des yeux.
Ils faisaient la même prière,
D'être toujours, toujours heureux.
Parmi les gravats ils souriaient
Dans ce petit bal qui s'appelait...
Qui s'appelait...
qui s'appelait...
qui s'appelait...

{au Refrain}

Et puis quand l'accordéoniste
S'est arrêté, ils sont partis.
Le soir tombait dessus la piste,
Sur les gravats et sur ma vie.
Il était redevenu tout triste
Ce petit bal qui s'appelait,
Qui s'appelait...
qui s'appelait...
qui s'appelait...

Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
ce sont ces amoureux
Qui ne regardaient rien autour d'eux.
Y'avait tant de lumière,
Avec eux dans la rue,
Alors la belle affaire
Le nom du bal perdu.
Non je ne me souviens plus
du nom du bal perdu.
Ce dont je me souviens
c'est qu'on était heureux
Les yeux au fond des yeux.
Et c'était bien...
Et c'était bien.

 

Le pêcheur

Bourvil, un Pêcheur et un groupe de Filles:

B: Dites monsieur le pêcheur, ça mord ?
P: Chut ! Vous faites sauver le poisson !
B: Du poisson ? J'en ai jamais vu.
Y'en a peut-être mais faut pas faire de bruit, hein ?
P: Chut, la barbe !
B: Ah ! Mais je ne vais pas vous déranger : pêchez, pêchez..
F: Le pêcheur au bord de l'eau, abrité sous son chapeau,
est heureux et trouve la vie belle.
Tandis que flotte son bouchon, il sifflote une chanson.
A côté, le regardant, y'a un brave paysan...
B: C'est moi !
F: ... qui rigole derrière sa moustache.
B: Car je sais que dans ce coin, on attrape jamais rien.
Pom pom pom, même quand on est malin !
P: Chut
B: Alors monsieur ça mord ?
P: Ah non, ça va pas très fort.
B: Ah, il faut être patient : ici l'poisson n'est pas gourmand
P: J'vais mettre un autre ver.
B: Moi, je m'en vais boire un verre.
Ca donne chaud de vous regarder faire.
F: Installé sur un pliant, le pêcheur attend longtemps,
mais l'poisson ne veut pas s'laisser prendre.
Le soleil est déjà haut
B: J'crois vous allez avoir chaud.
Moi, je m'en vais, salut et à bientôt
P: Ah ! Quel raseur, quelle barbe !
B: Oh bah, dites donc, j'suis sur mes terres,
et puis faut pas m'embêter, hein !
F: Au loin passent des tas de péniches,
les filles lui crient : " Oh hé ! "
B: Silence les filles, il pêche.
F: Mais de tout cela il se fiche,
il est pas là pour s'amuser.
B: C'est vrai. Le pêcheur au bord de l'eau,
abrité sous son chapeau, voudrait bien ne pas rentrer bredouille.
Il a beau être outillé, pas moyen d'en attraper
P: Encore lui ! Oh quel casse-pieds !
B: Tiens, vous êtes toujours là. Et alors, comment que ça va ?
P: Ca va mal ! Y'a rien à faire aujourd'hui ! Aie Aie Aie
B: Ce poisson, moi j'le connais, il ne fait que ce qu'il lui plait !
Attention ! Cette fois je crois qu'ça y est.
F: Tout au bout de sa ligne, le pêcheur qui s'indigne
croit qu'il vient d'attraper... Devinez quoi ?
B: Un vieux soulier !
Oh ça c'est rigolo, c'est un des godillots que j'ai perdu,
l'année dernière dans l'eau !
F: Le pêcheur est dégoûté, il s'en va le nez baissé.
P: Prenez là ! Puisque c'est votre chaussure. Aie Aie Aie.
B: J'vous remercie mais tant qu'à faire,
j'voudrais l'autre pour faire la paire.
Revenez demain, puisque c'est un bon coin...
Pom pom pom, on taquinera l'goujon.
F: Pom pom pom, on taquinera l'goujon.

Le voleur de pervenches

Le voleur de pervenches
Il est encore en prison
Il a volé deux pervenches
Pour en faire deux chansons
Il a fait la première
Pour le beaux yeux de Sylvie
La deuxième pour sa mère
Les deux femmes de sa vie

Bienheureux le voleur
Quand il vole des fleurs
Pour l'amour et le cœur
La, la, la, la . . . .

Le voleur de pervenches
A le cœur en liberté
Les prisons sans dimanche
N'empêchent pas d'aimer
Et pour sa récompense
Un miracle est arrivé
Car il pleut des pervenches
La prison s'est écrasée

Bienheureux prisonnier
Ton amour t'a payé
D'un printemps tout entier
La, la, la, la . . . .

Le voleur de pervenches
S'est enfuit de sa prison
Il a des fleurs dans les manches
Et l'printemps aux talons
Toutes ces fleurs pour sa mère
Pour Sylvie et ses beaux yeux
Il a fleurit toute la terre
Les printemps sont toujours bleus
La, la, la, la . . . .



Les abeilles : 1965

L'essaim se gonfle et s'abandonne
A la caresse du printemps
Et, dans la ruche, tourbillonnent,
Prêtes à prendre leur élan,

Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !

Se posant par cent et par mille
Sur les fleurs qui s'ouvrent à peine,
Elles butinent leur pistil
Pour en extraire le pollen,

Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !

Ces gentilles petites bestioles
Fabriquent d'abord de la cire.
Elles y font des alvéoles,
Doux petits nids pour bien dormir,

Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !

Mais gare à celui qui s'égare
Au milieu d'elles, par hasard.
Il aura beau s'enfuir dare-dare,
Il sera piqué par le dard.

Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz... les abeilles !

Quand vient le grand jour de la ponte,
La reine doit faire de son corps don
Et dans l'azur elle monte, monte,
Poursuivie par tous les bourdons.

Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz, ça va être sa fête !

C'est celui qui la rattrapera
Qui sera le bourdon papa,
Mais, tout de suite après, il mourra
Pour avoir donné tout ce qu'il a.

Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz, vaches d'abeilles !

Si tous les hommes ici-bas
Devaient mourir à ce moment-là,
J'en connais plus d'un, croyez-moi,
Qui y regardrait à deux fois.

Bzz, bzz, bzz,
Bzz, bzz, bzz, à d'autres !

Heureusement que c'est pas demain la veille
Que les femmes deviendront abeilles.
Dans ce cas, je dors sur mes deux oreilles
Et je dis miel aux petites abeilles.

Pensez bien, moi quand j'suis avec ma fiancée,
J'me fiche pas mal des abeilles...
Les abeilles... J'me demande un peu...
Enfin, allez, à la ruche... A la ruche...


Les crayons : 1946

Ell' n'avait pas de parents,
Puisque elle était orpheline.
Comm' ell' n'avait pas d'argent,
Ce n'était pas un' richissime.
Ell' eut c'pendant des parents,
Mais ils ne l'avaient pas r'connue,
Si bien que la pauvr' enfant,
On la surnomma l'inconnue.

Ell' vendait des cart' postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C'était d'vendr' des crayons.
Elle disait aux gens d'la rue :
" Voulez-vous des crayons ?"
Mais r'connaissant l'inconnue,
Ils disaient toujours non.
C'est ça qu'est triste.

C'est triste quand même de n'pas reconnaître son enfant,
Il faut pas être physionomiste !
Il m'semble que si j'avais un enfant, moi je le reconnaîtrais !
A condition qu'il me ressemble, naturellement !

C'était rue d'Ménilmontant,
Qu'elle étalait son p'tit panier.
Pour attirer les clients,
Ell' remuait un peu son panier,
Mais un jour, un vagabond
Qui passait auprès d'son panier
Lui a pris tous ses crayons,
Alors, ell' s'est mise à crier :

"Voulez-vous des cartes postales ?
Je n'ai plus de crayons.",
Mais les gens, chose banale,
N'voulaient plus qu'des crayons.
Quand elle criait dans la rue,
" Voulez-vous des crayons ?"
Ils disaient à l'inconnue :
" Tes crayons sont pas bons.",
C'est ça qu'est triste.

C'est triste quand même, elle avait plus d'crayons.
Forcément, elle s'baladait avec son panier à découvert, n'est-ce pas ?
Alors l'vagabond, lui, il passait à côté d'son panier, n'est-ce pas ?
Alors avec sa main, alors ... heu ... hop !
Il lui a pris tous ses crayons, comme ça elle n'en avait plus.
C'est vrai qu'elle n'en avait pas besoin puisqu'elle n'en vendait jamais !
Mais quand même !

Un marchand d'crayons en gros
Lui dit : "Viens chez moi mon enfant,
Je t'en ferai voir des beaux,
Je n'te demanderai pas d'argent."
Ce fut un drôle de marché,
Car c'était un drôle de marchand,
Et elle l'a senti passer,
Car elle en a eu un enfant.

C'est triste ça quand même d'abuser d'une inconnue comme ça !
C'est vrai qu'elle a été faible aussi !
C'est pas parce qu'il disait qu'il avait un... qu'il était...
Enfin, elle avait un enfant quoi, elle avait bonne mine !
Si seulement elle avait eu une mine de crayon !
Mais non, mais c'est ça qui la minait !
Alors elle l'a abandonnée, son enfant,
Et qu'est-ce qu'elle a fait plus tard cette enfant, hein ?

Elle vendait des cartes postales,
Puis aussi des crayons,
Car sa destinée fatale,
C'était d'vendre des crayons.
Elle disait aux gens d'la rue,
" Voulez-vous des crayons ?"
Mais r'connaissant l'inconnue,
Ils disaient toujours non.
C'est ça qu'est triste.

Les enfants Fan-Fan : 1952

Allons les enfants, silence : on va chanter une chanson en chœur. Alors, vous y êtes ? Ecoutez :
" Quand on demande aux petits enfants Fan, Fan, Fan, Fan,
S'ils sont venus par la cheminée Né, Né, Né, Né,
Ils vous répondent : "C'est évident" Dent, Dent, Dent, Dent,
En suçant du réglisse et du cachou Chou, Chou, Chou, Chou,
Fan, fan, Né, Né, Dent, Dent, Chou, Chou,
Fan, fan, Né, Né, Dent, Dent, Chou, Chou.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Les enfants se réveillent trés tôt To, To, To, To,
La maman leur peigne les cheveux veu, Veu, Veu, Veu,
Mais le soir ils reviennent crottés Té, Té, Té, Té,
Le nez sale et de la boue jusqu'au genoux nou, Nou, Nou, Nou,
To, To, Veu, Veu, Té, té, Nou, Nou,
To, To, Veu, Veu, Té, té, Nou, Nou.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Quand ils savent qu'on les voit pas Pa, Pa, Pa, Pa,
Ils s'en vont grimper sur le buffet Fè, Fè, Fè, Fè,
Pour chiper oh ! les petits chenapans Pan, Pan, Pan, Pan,
La tirelire où l'on garde leurs écus Cu, Cu, Cu, Cu,
Pa, Pa, Fè, Fè, Pan, Pan, Cu, Cu,
Pa, Pa, Fè, Fè, Pan, Pan, Cu, Cu.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Mais tous les parents sont satisfaits Fait, Fait, Fait, fait,
Ils n'ont pourtant jamais de répit Pi, Pi, Pi, Pi,
Les enfants, ça donne du tracas Ca, Ca, Ca, ça,
Avec eux plus un instant de repos Po, Po, Po, Po,
Fait, Fait, Pi, Pi, Ca, Ca, Po, Po,
Fait, Fait, Pi, Pi, Ca, Ca, Po, Po.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! C'est maman,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! c'est papa
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! qui nous ont appris tout ça.

Qui nous ont appris tout ça,
Qui nous ont appris tout ça."


Les haricots : 1953

On doit chanter ce que l'on aime
Exalter tout ce qui est beau
C'est pour cela qu'en un poème
Je vais chanter les haricots

Alors que tout repose encore
Dès le premier cocorico
A qu'il est doux quant vient l'aurore
De voir semer les haricots
Et puis un jour sortant de terre
Et se dressant toujours plus haut
Vers le soleil, vers la lumière
On voit pousser les haricots

Au printemps la rose est éclose
En été, le coquelicot
Mais quel spectacle grandiose
De voir fleurir les haricots

Plus tard les paysans de France
S'agenouillant, courbant le dos
Ont l'air de faire révérence
Pour mieux cueillir les haricots
Mais ces courbettes hypocrites
Précèdent la main du bourreau
Qui les jetant dans la marmite
Met à bouillir les haricots
Et lorsque vient leur dernière heure
Ont les sert autour d'un gigot
Et chaque fois mon âme pleure
Car c'est la fin des haricots

Les p'tits païens

Blanches rondeurs aux contours délicieux,
Les païens sont un régal pour les yeux,
Ils ont tous malgré leurs formes régulières,
Leur physionomie particulière.
Les uns lèv'nt la tête sans se gêner
y en a qui vous regardent l'air étonnés,
D'autres pudiquement baissent le nez.
Qu'ils soient monticules ou promontoires,
Des pommes, des oranges ou des poires.

{Refrain:}
Les jolis petits païens,
C'est toute la femme,
Mais oui Madame
Je le soutiens.
Ah ! quel plaisir !
Quand nos yeux les devinent
Ah ! quel plaisir !
Quand nos doigts les lutinent,
Ils font,
Bientôt sous notre étreinte,
Des bonds
Et même des pointes
Quand on les a dans la main,
Mais oui Madame
C'est toute la femme
Qu'on tient.

Hommes mariés ou bien célibataires,
Nous courons tous après ces globe-trotters
C'est autour de ces mappemondes si petites
Que pourtant le monde entier gravite.
Des Espérides c'est le double jardin
Les fétiches dont nous sommes les pantins
Eternels nénés et assassins.
De l'amour c'est la vivante cible,
Qui même cachés restent visibles. {au Refrain}

 

Les papous

Monsieur Blanc, jamais de repos,
sept heures du matin, déjà au boulot,
fatigué avec tout ce bruit,
n'a pas fermé l'oeil de toute la nuit.
Et là-bas, là-bas, tout là-bas,
dans un' île gross' comm' un p'tit pois.

Papous, papous, deux papous
deux papous gentils comm'tout,
dans un coquillage d'argent,
é coutent chanter l'océan.
Papous, papous, deux papous
deux papous gentils comm'tout,
ont cueilli pour s'habiller
des guirlandes d'orchidées.

Monsieur Blanc courir pour manger,
courir pour travail, courir pour aimer,
Monsieru Blanc regarder cent fois
si la p'tite aiguille, elle est toujours là.
Et là-bas, là-bas, tout là-bas,
dans un' île gross' comm' un p'tit pois.

Papous, papous, deux papous
deux papous gentils comm'tout,
pour se donner du mouv'ment,
dansent, dansent dans le vent.
Papous, papous, deux papous
deux papous gentils comm'tout,
ont cueilli pour déjeûner,
un panier de fruits dorés.

Monsieur Blanc pilule pour le coeur,
pilule pour le foie, pilule pour sa soeur,
tout l'argent donné au docteur,
donné avocat, donné précepteur.
Et là-bas, là-bas, tout là-bas,
dans un' île gross' comm' un p'tit pois.

Papous, papous, deux papous
deux papous gentils comm'tout,
passent le temps à s'embrasser
en s'frottant le bout du nez,
Papous, papous, deux papous
deux papous gentils comm'tout,
s'endorm'nt sur un lit de fleurs
sans connaître leur bonheur.
papous, papous, deux papous..

Les pruneaux

A l'hôpital de la Salpetrière
Un médecin connu, un grand patron
La légion d'honneur à la boutonnière
Devant les lits et la consultation
Une fillette est là avec sa mère
Le docteur dit " elle a le teint palot "
Donnez-lui donc de façon régulière
Matin et soir une assiette de pruneaux
On en a pas dit l'infirmier
La mère accoure chez l'épicier

Donnez-moi des pruneaux
Des pruneaux pour ma fille
Une livre, un kilo
Donnez-moi des pruneaux
Si c'est des pruneaux cuits
Gardez-les dans leur jus
Si c'est des pruneaux crus
J'attendrai qu'ils soient cuits
Donnez-moi des pruneaux
Des pruneaux pour ma fille
Des petits ou des gros
Donnez-moi, donnez-moi, donnez-moi des pruneaux

Elle continua gravissant son calvaire
Et vit au loin un endroit mal famé
Ou les clients à coups de révolvers
Réglaient des comptes qu'ils avaient à régler
Sans hésiter elle traversa la rue
Le cœur gonflé de son dernier espoir
Mais elle reçue une balle perdue
Et quand on la retrouva sur le trottoir
Aux deux agents qui l'emportaient
Les yeux fermés elle chantait
Donnez-moi des pruneaux
Des pruneaux pour ma fille
Des petits ou des gros
Donnez-moi des pruneaux
En retirant son képi alors un agent dit
Pruneaux cuit, pruneaux crus,
Je crois que tout est foutu
Faut l'emporter à l'hosto
Pour retrouver sa fille
Et tirer le rideau
Sur l'histoire, sur l'histoire des pruneaux.


Les rois fainéants : 1959

Au temps, au bon temps
Des rois fainéants,
Ti qui tic qui tic !
Les jours et les nuits
Se passaient au lit
Ti qui tic qui tic !

Traînés par des bœufs
Dans un char moelleux,
On faisait Paris-Orléans
En trois ans, tout en taquinant
Les belles pucell's en passant...

Au temps, au bon temps
Des rois fainéants,
Ti qui tic qui tic !
D'un'main on mangeait
De l'autre on buvait
Ti qui tic qui tic !

L'amour se chantait
Sur des fluviaux d'or
Et les belles offraient les trésors
De leurs corps
Aux rois fainéants.

Les baladins jouaint du bilboquet
Et les menestrels grattaient leurs viell's
Et tous les bouffons dansaient en rond :
C'était toujours la fête !

Tous les manants,badauds criaient
" Bravo !"
Et parfois, pour un privilégié,
Le bon roi disait à son bourreau :
" Oh ! Coupez-lui la tête !
Ç a lui fera les pieds !
Foutez-moi la paix !"

Au temps, au bon temps
Des rois fainéants
Ti qui tic qui tic !
T'aurais eu ma reine
Un beau diadème
Ti qui tic qui tic !

Parmi les oiseaux,
Au bord des ruisseaux,
Je te vois, quenouillant le lin.
Enfin bref, comm'dirait Pépin,
Chacun doit mériter son pain !

Au temps, au bon temps
Des rois fainéants
Ti qui tic qui tic !
T'aurais pas aimé
Me voir travailler
Ti qui tic qui tic !

Alors, mon amour,
Ne crie pas toujours.
Laisse-moi dormir
Et sourire.

Au bon temps
Des rois fainéants
Ti qui tic qui tic !
Des rois fainéants
Ti qui tic qui tic !
Des rois fainéants!

Ha! Je suis fatigué moi!

Ma p'tit' chanson : 1959

{Refrain:}
Qu'est ce qu'elle a,
Mais qu'est ce qu'elle a donc,
Ma p'tit' chanson ?
Qu'est ce qu'elle n'a,
Mais qu'est ce qu'elle n'a plus,
Ma p'tit' chanson,
Qui ne te plaît plus ?

Elle avait toutes les qualités,
Elle ne ressemblait
A aucune autr' chanson.
Elle mettait au font de ton cœur
Autant de couleurs
Que de fleurs au balcon.
Elle parlait d'amour et de joie
Et lorsque parfois
Elle changeait de ton,
Elle prenait un air attendri,
Comme un enfant qui
Demanderait pardon.

{Refrain}

Tu n'as plus rien à lui offrir,
Pas même un sourire,
Un instant d'attention.
Elle a dû sans doute vieillir,
Comme un souvenir,
Un pauvre air d'occasion.
Elle avait vécu avec nous,
On partageait tout
Sans faire de façons.
Mais c'était y a quelques années.
Le temps a passé
Et l'eau court sous les ponts.

Qu'est ce qu'elle a,
Mais qu'est ce qu'elle a donc,
Ma p'tit' chanson ?
Qu'est ce qu'elle a,
Qui ne te plaît plus,
Ma p'tit' chanson ?
Sans toi... elle est fichue.


Ma pioupioute

T'es ma pipiou...
T'es ma pipiou...
T'es ma pipiou ou ou ou...te "Ha ha ha"
Ce nom si doux - Pour moi c'est tout
C'est dans mon coeur que j'l'écou ou oute "He he he"
Je t'ai donné mille noms jolis
Qui t'allaient bien sans nul doute
Mon colibri, mon bengali
Mais c'qui t'va l'mieux c'est pipioute

Nous habitons un p'tit logement
Y'a la télé pour l'agrément
Une douche, des meubles en acajous
Et... et tout et tout
A la fenêtre c'est très beau
Parmis les fleurs tous les moineaux
Viennent picorer d'un air serein "hé hé hé hé"
Dans l'creux d'la main

Ils font pipiou "pipiou"
Ces p'tits voyous "pipiou"
Tout en cassant une croûte
Et c'est pour ça que j'ai pour toi
Trouvé le nom de pipioute "Ha ha"

T'es ma pipiou...
T'es ma pipiou...
T'es ma pipiou ou ou ou...te "Ha ha "
Oui mais partout - En d'ssus en d'ssous
Y'a nos voisins qui écoutent
Alors maintenant, ils font comme nous -
Lorsque revient le mois d'août
Toute la maison n'a qu'une chanson -


Et la concierge sur son seuil
Qui m'regardait d'un mauvais oeil
Me dit maintenant d'un air très doux

En pipioutant à l'infini
Tout notre immeuble est comme un nid
Plein de pipious tout plein gentil
Des pipioutis

Si des jaloux se moquent de nous
Qu'est ce que tu veux qu'ça nous foute !
Car en retour il y'a d'l'amour
Pour les pipious, les pipioutes
Pour les pipious, les pipioutes
Pour les pipious, les pipioutes.



Mon frère d'angleterre : 1960

Mon frère arrive d'Angleterre
Au train de quatre heures et demi
Passer huit jours et se distraire
C'est bon parfois l'air du pays

Paraît qu'là bas y a des brumes
Alors nous on a mis des fleurs
Ç a fait joli et ça parfume
Et puis ça rend de bonne humeur

Papa a mis son beau costume
Maman ressemble à un' mariée
Moi peu à peu je m'accoutume
A mon faux col et mes souliers

Mon frère est plus doué que moi
Pour suivre des études
Il faut des aptitudes
Des dons que je n'ai pas
Mon frère d'Angleterre

Il faut le voir parler à table
Nous on se tait c'est plus normal
Ce qui se passe dans une étable
Ç a n'est pas très original

Original c'est la manière
Qu'il a de regarder Suzie
Suzie a tout l'air de lui plaire
Et c'est ça qui me réjouit

Je me faisait un peu de bile
J'avais peur qu'il ne veuille pas
De Suzie dans notre famille
On doit s'épouser dans trois mois

Mon frère il a de l'instruction
Et de l'éducation
C'est quelqu'un de très bien
Et puis je l'aime bien
Mon frère d'Angleterre

Comme c'est court une semaine
Chacun le dit à la maison
Moi ça me fait beaucoup de peine
Mais j'ai trouvé le temps trop long

Depuis le jour où la luzerne
S'est couchée en dessous Suzie
Le pire c'était qu'sur la luzerne
Mon frère était couché aussi

Ils n'ont rien su et puis quoi dire
En Angleterre c'est loin là bas
Mon frère part il doit s'instruire
Suzie aura besoin de moi

Mon frère retourne en Angleterre
Et moi je reste ici
Sur ma bonne vieille terre
Avec Suzie on parlera de toi
Mon frère d'Angleterre

 

Mon village au clair de lune : 1968

Un champ d'étoiles pour clocher,
Quatre maisons, l'une après l'une,
Jouant dans l'ombre à chat perché,
C'est mon village au clair de lune.

Au-dessus d'elles, tout poudreux,
Le vieux moulin de la commune,
Plein de murmures d'amoureux,
C'est mon village au clair de lune.

C'est là qu'un soir, bien doucement,
Derrière un mur fleurant le grain,
J'ai connu mon premier serment,
Et trouvé mon premier chagrin.

Aussi, de tous mes souvenirs
Faits de bonheurs ou d'infortunes,
Le plus fidèle à revenir,
C'est mon village au clair de lune.

Aussi, de tous mes souvenirs
Faits de bonheurs ou d'infortunes,
Le plus fidèle à revenir,
C'est mon village au clair de lune.


Monsieur Balzac : 1959

Monsieur Balzac, je n'ai jamais lu vos romans
Monsieur Balzac, y paraît qu' vous avez beaucoup d'talent
Le long de la Seine,
Faudrait que j'm'donne la peine
D'acheter un d'vos bouquins.
Ah oui faudrait bien!

Monsieur Balzac, paraît qu'vous racontez la vie
Monsieur Balzac, comme si vous l'aviez créée... pardis !!
Le long de vos pages,
Comme dans une belle image
On r'trouve toutes les couleurs,
Nos joies et nos malheurs

Alors, expliquez-moi un peu
Pourquoi ça va jamais comme on veux ?
Qu'on fait toujours c'qui faut pas faire ?
Que l'on se crée tant de misère ?

Monsieur Balzac, là-haut du coté d'Montparnasse
Monsieur Balzac, y'a votre statue sur une p'tite place
Vous avez l'air sévère,
Un peu comme mon beau-frère
Lui, il n'écrit pas il est trop lourd,
Mais sa vie ça f'rait bien un prix Goncourt.

Monsieur Balzac vous avez dû en voir reluire
Monsieur Balzac, pour avoir tant de choses à dire
Et tous les détails du r'vers de la médaille
Vous les connûtes trop bien pour pas pleurer un brin

Monsieur Balzac, lorsque vous aviez le cafard,
Monsieur Balzac, le soir quand vous rentriez tard
Devant une page,
Vous passiez votre rage
Et au petit matin,
Vous aviez un bouquin.

C'est très bien d'avoir du génie
Ç a vous donne un but dans la vie...
Mais c'est pas tout l'monde qu'a du talent
J'espère que vous étiez content

Monsieur Balzac, du côté d'l'av'nue "Friedland"
Monsieur Balzac, vous avez encore un monument
Avec un autre au cimetière,
On peut dire que vous êtes prospère
Et vous d'vez bien avoir en plus,
Quelque part : une avenue
Où des gens rient, où des gens jurent,
Comme dans la littérature.

 

Niaca : 1953

Dis-moi Suzon
Dis-moi Suzon
Chantait François le charron
Comment faire
C'est un mystère
Pourqu'un' fill' s'attach'à moi
Suzon dis-moi ça
Suzon a réfléchi
Suzon lui répondit :

Niaca niaca niaca niaca
Niaca niaca niaca niaca
Niaqu'à lui dir' tous les jours
Des mots doux comm' du velours
Niaca niaca niaca niaca
Niaca niaca niaca niaca
Niaqu'à lui fair' des cadeaux
Des petits, des grands, des gros
Niaca c'est facile à dire
Tu crois qu'ça va réussir
Demandait François
Oui... Ah... bon...
Niaca niaca niaca niaca
Essayer ça avec moi
Hé hé... ha ha...
Tu t'y prends pas mal, François

Dis-moi Suzon
Dis-moi Suzon
Toi qui a de l'instruction
Comment faire
C'est un mystère
Pour qu'un' fill' soit foll' de moi
Suzon dis-moi ça
Suzon s'y laissa prendr'
Et lui dit d'un air tendr' :

Niaca niaca niaca niaca
Niaca niaca niaca niaca
Niaqu'à m'offrir des fleurs
Niaqu'à m'offrir ton coeur
Niaca niaca niaca niaca
Niaca niaca niaca niaca
Niaqu'à m'embrasser
Tout rempli de volupté
François faisait l'hébété
Pour se faire désirer
Viens disait Suzon
Oui... Ah bon...
Niaca niaca niaca niaca
Niaqu'à le fair' avec moi
Hé hé... ha ha...
Tu t'y prends pas mal, François

Dis-moi Suzon
Dis-moi Suzon
Redonne-moi des leçons
Comment faire
C'est un mystère
Pour qu'un' fill' ne me quitt' pas
Suzon dis-moi ça
Suzon qui l'aimait bien
Lui dit d'un air câlin

Niaca niaca niaca niaca
Niaca niaca niaca niaca
Niaqu'à venir avec moi
Cueillir la fraise des bois
Niaca niaca niaca niaca
Niaca niaca niaca niaca
Niaqu'à dev'nir mon époux
Tu sais que j'ai des gros sous
François devint son mari
Le lend'main il est parti
Avec le magot
Oh!... oh! oh!...
Niaca niaca niaca niaca
Nia plus qu'à chercher François
Oh oh... ah! ah!
Tu es un coquin François

Vous n'avez pas vu François?...
Demandez François... dernière édition.

 

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Nous vieillirons ensemble

Texte Interdit

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Nous n'irons pas à Calcuta : 1955

Nous n'irons pas à Calcutta
Calcule ta paye et tu verras
que tu n'as pas assez pour ça
car de Paris à Calcutta
Il faut beaucoup de pesettas

Nous serions allés à Taza
Si t'as d'ça remarque on ira
mais comme pour l'moment t'en n'as pas
nous n'irons pas plus à Taza
Que nous n'irons à Calcutta

J'aurais pourtant aimé flaner
le long des rives ensoleillées
et près de toi me reposer
à l'ombre des palituviers
à l'ombre des palais, tu viens ?

Peut-être irons-nous à Java
Ja va tout d'suite m'occuper d'ça
Il ne faut pas s'en faire pour ça
peut être bien qu'un jour viendra
où l'on pourra s'offrir tout ça

J'aime les voyages au long cours
En attendant mon bel amour
Nous avons juste assez d'argent
Pour un aller-retour Nogent

Nous n'irons pas à Calcutta
Calcule ta paye et tu verras
que tu n'as pas assez pour ça
car de Paris à Calcutta
Il faut beaucoup de pesettas

J'aurais pourtant aimé flaner
le long des rives ensoleillées
et près de toi me reposer
à l'ombre des palétuviers

Peut-être irons-nous à Casa
Casanova, Casa me va
Nous passerions par Nouméa
Mais entre nous mea culpa
Je crois que nous resterons là

Nous n'irons pas à Calcutta
Ni à Java, ni à Taza
Nous n'irons pas à Nouméa
Eh bien tant pis n'y pensons pas
Viens je t'emmène au cinéma.


Odile : 1955

C'était en dix neuf cent vingt six,
Que sur la grand' route de Senlis,
Ell' eu un' pann' d'automobile,
Et tandis que je tâtonnais, en essayant de la dépanner,
Ell' me murmura, j' m'appelle Odile,

Ell'avait un sac en croco, oh oh Odile,
Ell'avait une belle auto, oh oh Odile,
Ell'avait aussi un très beau châssis, l'automobile,
Quand on appuyait sur ses jolies poires
Ca faisait pouet pouet (coin coin)
Oh oh oh ell' avait un sac en crocro oh oh Odile,
Ell'avait une belle auto, oh oh Odile,
Et sous l'pont arrièr', un peu de poussièr' l'automobile,
Ell'avait de bell' couleur, oh oh Odile,

Comme je vérifiais l'essieu,
Dans mes beaux yeux elle vit les cieux,
Mon charme avait conquis Odile,
En faisant démarrer l'moteur,
J'ai cru entendre parler son cœur,
Ainsi démarra notr' idylle,

Ell'avait un sac en croco, oh oh Odile,
Ell'avait une belle auto, oh oh Odile,
Très bien carrossée, la ligne élancée, l'automobile,
Quand elle avait froid,
Avant d'partir ell' faisait comm' ça, heuh heuh
Oh oh oh ell' avait un sac en crocro, oh oh Odile,
Ell'avait une belle auto, oh oh Odile,
Deux petits par chocs qu'étaient pas en toc, l'automobile,
Ell' se conduisait bien, oh oh Odile,

{Instrumental}

Et comme' elle' était très bonn' à croquer, moi je jubile,
Car l'ayant épousée, je croque Odile !

 

Papa joue du trombone : 1951

Mon Papa joue du trombone,
Il en joue mieux que personne,
C'est un trombone solo bien rigolo.
Sa moustache trop longue et dure
Se prend dans son embouchure;
Puis au lieu de faire "tu tuut"
ç a fait "coin coin".
Plus Papa pousse dans son trombone
Plus Papa pousse, plus on s' bidonne

Quand la fanfare défile,
C'est encore plus difficile,
Car mon Papa ne sait pas marcher au pas.
Il allonge son trombone
Dans l'derrière du saxophone
Qui lui dit d'un air rageur:
Va jouer ailleurs.
Plus Papa pousse dans son trombone
Plus Papa pousse, plus on s' bidonne


 

 

 

Pépito

Pépito est malheureux, il traîne un cœur douloureux
Il y a des larmes, des milliers de larmes dans ses yeux
Pépito est amoureux, mais aucun de ses aveux
Ne touche la belle, à l'âme cruelle.
C'est un miséreux qui s'en va,
Portant dans ses bras, son amie: sa guitare.

Pépito est malheureux, mais quand pour les amoureux
Chaque soir il chante, les mots qu'il invente, st joyeux
Pour 4 pièces d'argent, la sérénade est donnée,
Pour remplacer Don Juan qui voudra se faire aimer,
Et ce soir il chantera,
Pour celle qui l'oublie dans d'autres bras

Pépito est malheureux, mais il doit jouer le jeu
Il chante quand même en cachant la peine de ses yeux
Pépito est amoureux, ce qu'il fait est dangereux
Car sa ritournelle sera pour la belle un dernier adieux
Mais demain, pour d'autres refrains, il prendra sa guitare
Pépito sur ton chemin, une fille te tend la main
Encore bien plus belle, déjà tu l'appel ton destin

Pepito mi corazon, pepito de mis amores
Cantame a mi, cantame a mi con amor
Pepito eres mi vida, mi carinio mi querido
Nunca he comprendido... porque intereso ti
Quiere me, quiere me, mese me, entre tus brazos
Pepito mi corazon, dame mas de tu carinio
Cantame asi, cantame asi, con amor.



Pas de chance

Dès ma naissance
Dans l'existence
Je n'ai jamais été gâté

Je me souviens même
Que à mon baptême
Marraine m'a laissé tomber

Et j'ai failli me noyer tout petiot
Au fond des fonds baptismaux

En premier communiant
J'étais très élégant
Mais j'avais mal au dents
Pas d'chance

Si bien que sur mon piano
Il y a toujours cette photo
Où j'ai l'air d'un idiot
Pas d'chance

A mon certificat
J'ai copié sur un gars
qui se trompait déjà
Pas d'chance

Plus tard au régiment
J'ai fait le mur en sautant
Sur le dos de l'Adjudant
Pas d'chance

Au ministère
Comme secrétaire
Le jour où j'ai débuté
Pas très à l'aise
J'offris une chaise
A la femme du Député

C'était la chaise qui avait un pied cassé
C'est moi que l'on a remplacé

On me pris par faveur
Comme garçon d'ascenseur
Mais cela me donnait mal au cœur
Pas d'chance

Comme chauffeur de taxi
J'aurais bien réussi
Mais j'étais trop poli
Pas d'chance

Des malheurs de ma vie
J'ai fait une poésie
Mais tout le monde en a rit
Pas d'chance

Mes peintures sans efforts
Se vendront à prix d'or
Mais quand je serai mort
Pas d'chance

Au fond je me plains comme cela
Puis je devrais être heureux
Parce que je suis amoureux
Mais seulement, il faudrait l'être à deux
Pas d'chance

Oh, puis après tout
Quand on a tout raté
A quoi bon insister
Il n'y a plus que à se répéter
Pas d'chance

Je m'en fiche pas mal, moi

Comme je suis poète
Parfois dans ma tête
J'imagine le train du bonheur
Qui passe à toute vapeur

Avec ses voyageurs qui dansent
Seulement ce petit train si joli
Il ne s'arrête jamais ici
C'est peut être un oubli
Tant pis
Pas d'chance, hein...



Pouet-Pouet

Dans les bagnol's aujourd'hui
C'est la poule qui conduit
L'monsieur roul'des yeux d'veau
Pendant qu'ell'pilot' sa cinq ch'vaux
Il a l'air embêté,
Assis à ses côtés
Et quand ell'serr' les freins
Il serr'autr'chose sans entrain
Il lui faut du courage
Lorsqu'ell' prend ses virages
Quand moi, j'en vois
A un croisement du bois
Qui fonc' sur moi viv'ment, je n'l'engueul' pas
Mais galamment:

{Refrain 1:}
Je lui fais "Pouet-Pouet"! Elle me fait "Pouet-Pouet"!
On se fait "Pouet-Pouet" et puis ça y est.
Je souris "Pouet-Pouet"! Elle sourit "Pouet-Pouet"!
On sourit "Pouet-Pouet"! On s'est compris.
Alors le monsieur qui l' voit fait un' sal' trompette
Y en a même quelquefois plus d'un qui rouspète
Je lui fais "Pouet-Pouet"! Ell' me fait "Pouet-Pouet"!

Jadis on s' faisait la cour
Avant d' parler d'amour
Ç a durait trop longtemps
Rien qu' sur la pluie et le beau temps
Ce n'est que le lend' main
Qu'on se baisait la main
Et quinze jours après
Qu'on s'embrassait d'un peu plus près
Moi,quand un' femme m'excite
J'y vais beaucoup plus vite
Mon r' gard sans r' tard
Lui flanque un coup d' poignard
Je lis au fond d' ses yeux
J'en dis pas plus ça vaut mieux.

{Refrain 2:}
Je lui fais "Pouet-Pouet"! ell' me fait "Pouet-Pouet"!
On se fait "Pouet-Pouet"! et puis ça y est !
Je souris "Pouet-Pouet"! elle sourit "Pouet-Pouet"!
On sourit "Pouet-Pouet"! on s'est compris !
Et quand j'lui ai bien chanté ma petit' romance
Ell' dit d'un air enchanté j' voudrais qu' tu r' commences
Je lui r' fais "Pouet-Pouet"! ell' me r' fait "Pouet-Pouet"!
On se r' fait "Pouet-Pouet"! et puis ça y est !


Pour sûr : 1947

{Parlé:}
Voici un beau tango-duo.
C'est une histoire assez malheureuse entre Lui et Elle.
Parce que Lui il est frivole, et Elle, Elle s'en était bien aperçue qu'il était frivole.
Mais, comme lui, au fond, Il est malheureux d'êtr' frivole, Il veut lui expliquer;
Mais Elle, ell' comprend pas parce qu'elle est sourde. Alors elle lui dit toujours :
" Qu'est-ce que tu dis ?"
Et c'est pour ça qu'c'est difficile car il faut que je fasse à la fois la voix de Lui et la voix d'Elle...
Mais j'vais le faire quand même parce que quand on est artiste, il faut faire tous les genres...

J'ai vu tes yeux de braise
Au pied d'une meule de foin.
Tu revenais des fraises
Et moi d'l'herbe aux lapins.
Je t'ai dis "il fait chaud".
Tu m'répondis "Pour sûr".
Tu m'en avais dit trop.
Ç a m'a fait une morsure.

Pour sûr
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
J't'ai pas offert de fleurs,
Pour sûr
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Mais j't'ai montré mon cœur.
Tu l'as pris dans tes p'tites mains légères
Comme un p'tit papillon de Bruyère,
Pour sûr.
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Tu l'as pris sans chercher,
Pour sûr.
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Tu l'as vite déniché.
C'est vrai que toi tu l'savais bien
Que mon cœur, j'l'avais sur la main.

Mais comme je suis frivole,
J'ai un cœur d'artichaud.
Sous la brise il s'envole.
Je sais que c'n'est pas beau.
Les feuilles, une à une,
En les voyant tomber,
Pour comble d'infortune
Tu m'les as piétinées.

Pour sûr
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Que mon cœur est en deuil.
Pour sûr,
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
J'ai pleuré sur mes feuilles.
J'n'y peux rien, j'ai l'âme trop généreuse
Et un cœur pour les familles nombreuses.
Pour sûr,
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
C'était clair comme du verre.
Pour sûr,
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Fallait voir à travers. T'es sourde ?
Mais toi tu m'as tout piétiné.
Tu m'en as fait du verre pilé.

Toute ma raison s'égare.
J'enfante la douleur.
Quelle sensation bizarre,
Quand on a plus de cœur.
Ç a me fait un grand vide
Et de mes deux beaux seins,
Je n'ai plus qu'un saint Placide
Et une marque à sein.

Pour sûr,
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
C'est l'histoire de mon cœur,
Pour sûr,
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Qui finit dans l'malheur.
Notre amour est une barque en détresse.
Va falloir lancer le S.O.S.
Pour sûr,
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Il fallait qu'ça arrive.
Pour sûr,
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Je vais à la dérive.
Adieu la vie et l'aventure

{Parlé:} Oui mais heureusement... que Fluctuat nec mergitur aussi
Elle: Qu'est-ce que tu dis ?
Toi... si tu me r'dis "Qu'est-ce que tu dis ?"... J'vais finir par te l'dire... Tu vas voir...

 

Quand même

Mademoiselle,
Vous êtes celle
Dont les yeux sont les plus beaux.
Ils me ravissent,
Ils m'éblouissent,( ou ils me réjouissent)
Ils sont bleus comm' le ciel quand il fait beau.
{Parlé:}
Bleus comme le ciel quand il fait beau.
Oui, mais s'il pleut?...
S'il pleut! ben!...

{Refrain:}
Ils sont bien bleus quand même,
C'est pour ça que j'les aime,
Car avec des yeux bleus,
On doit voir en bleu,
C'est sûr'ment beaucoup mieux.

J'voudrais avoir les mêmes
Pour "la celle" que j'aime,
Et les yeux dans les yeux
On deviendrais vieux,
On n'en verrais qu'du bleu.
Ah!ah!ah! ah!ah!ah! ah!ah!ah! ah!ah!ah!

Ma jolie blonde
S'appelle Edmonde,
Et sa blondeur émerveille.
C'est une blonde
Unique au monde,
Ses ch'veux sont blonds comme les blés au soleil.
{Parlé:}
Blonds comme les blés au soleil.
Oui, mais s'il fait nuit?...
S'il fait nuit! ben!

{Refrain:}
Ils sont bien blonds quand même,
C'est pour ça que j'les aime,
Des beaux cheveux de lin
Et qui frisent un brin.
Ben! c'est ça qui fait bien.
J'voudrais avoir les mêmes
Pour "la celle" que j'aime
On se passerait un peu
La main dans les ch'veux,
Il m'semble qu'on s'rait heureux.
Ah!ah!ah! ah!ah!ah! ah!ah!ah! ah!ah!ah!

Son coeur s'emflamme,
C'est une femme,
Tout comme un fourneau qui brûl',
C'est formidable,
C'est incroyable,
Son coeur est aussi chaud qu'la canicul'.
{Parlé:}
Aussi chaud qu'la canicul'.
Oui, mais s'il gèle?...
S'il gèle! ben!

{Refrain:}
Il est bien chaud quand même,
C'est pour ça que je l'aime,
C'est comme un p'tit volcan
Qui fuse tout l'temps.
Y doit faire chaud dedans.
J'voudrais avoir le même
Pour "la celle" que j'aime,
Avec un coeur brûlant
J'aurais bien (ou très) souvent
Le sentiment très grand.
Ah!ah!ah! ah!ah!ah! ah!ah!ah! ah!ah!
aaaaaaaaaaah!

 

Salade de fruits


Ta mère t'a donné comme prénom
Salade de fruits, ah! quel joli nom
Au nom de tes ancêtres hawaïens
Il faut reconnaître que tu le portes bien

Salade de fruits, jolie, jolie, jolie
Tu plais à mon père, tu plais à ma mère
Salade de fruits, jolie, jolie, jolie
Un jour ou l'autre il faudra bien
Qu'on nous marie

Pendus dans la paillote au bord de l'eau
Y a des ananas, y a des noix de cocos
J'en ai déjà goûté je n'en veux plus
Le fruit de ta bouche serait le bienvenu

Je plongerai tout nu dans l'océan
Pour te ramener des poissons d'argent
Avec des coquillages lumineux
Oui mais en revanche tu sais ce que je veux

On a donné chacun de tout son cœur
Ce qu'il y avait en nous de meilleur
Au fond de ma paillote au bord de l'eau
Le palmier qui bouge c'est un petit berceau

Salade de fruits, jolie, jolie, jolie
Tu plais à ton père, Tu plais à ta mère
Salade fruits, jolie, jolie, jolie
C'est toi le fruit de nos amours !
Bonjour petit !

 

Si on l'faisait faire (Bourvil et Pierrette Bruno) 1959


Elle: Avoir à la maison un homme, je croyais cela merveilleux, c'est
fou le travail que tu me donnes, Tu es si mou si paresseux.

Lui: Je crois chérie que tu exagères

Elle: On va bien voir mon petit coeur, répare donc la vieille étagère toi
Qui te dit si bricoleur ! .

Lui: Si on l' faisait faire, ça serai bien mieux fait pardi, si on l' faisait
faire, moi j'aurai bien moins de Soucis.
Elle: Au lieu de traîner, au lieu de fumer, prends donc la caisse à outils.

Lui: Voyons comprends-moi, pour ce bouleau là je mi connais pas et
Puis quand je rentre de l'usine je t'assure j' suis fatigué.

Elle: Moi je fais la cuisine

Lui: De ce pas je vais me coucher on verra demain si tout va bien si je
suis entrain, j'appellerai Roger notre voisin de palier il est
Menuisier.
Elle: C'est chaque fois la même histoire, l'étagère je l arrangerai comme
j ai du réparer l'armoire La pendule les chaises ton briquet.

Lui: Je crois chérie que tu exagères!

Elle: Non souviens-toi joli minet, en attendant pour te distraire il y a une
fuite au robinet.

Lui: Si on le faisait faire ça serai bien mieux fait pardi, si on le faisait
faire on usera moins d'eau chérie.

Elle: Tu es infernal plies moi ce journal et prends donc la caisse à outils.

Lui: Voyons comprends-moi pour ce bouleau là, je m'y connais pas et
puis quand je rentre de l'usine je t assure j' suis fatigué.

Elle: Moi j' fais la cuisine.

Lui: Oui mais moi je suis grippé, on verra demain si tout va bien si je
suis entrain j'appellerai Roger notre voisin d' palier son oncle est
Plombier.
Pendant que tu termines la vaisselle, je regarde la télévision, s'il y a
des choses drôles je t'appelle, dis que je ne t'aime pas non de non.

Elle: Je crois chéri que tu exagères

Lui: Dépêches-toi et viens te coucher, j'ai des idées si printanières ce soir
je veux, je veux t'aimer.

Elle: Si on l' faisait faire, tu n'aurais pas ces soucis, si on l' faisait ça serai
bien mieux fait pardi.

Lui: Au lieu de bavarder viens vite t'allonger

Elle: Range donc ta caisse à outils

Lui: Voyons mon petit chat pour ce boulot là

Elle: Taratata ta ta et puis tu as mauvaise mine, je te trouve très fatigué

Lui: Voyons tu me taquines

Elle: Non ce soir je suis désolé, et puis si demain tu n'es pas très bien,
si tu manques d'entrain J'appellerai Roger ton voisin d' palier il
s' fera pas prier

Lui: Hé ben alors si j'avais su...

 

 

 

 

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Ta mère est là

Avec son éternel pépin à la main,
pin à la main, pin à la main,
avec sa toque et son renard en lapin,
avec son tricot et son chien Kiki

Avec ses nerfs et son fragile intestin,
avec son régime et son pain,
ta mère est là !
Vraiment c'est pas un' sinécure
ta mère est là !
juste au moment où on n'l'attend pas
ta mère est là !
c'est pas possible, elle se figure,
que toi et moi,
on dépérit quand elle n'est pas là.

Avec son air de n'pas vouloir se mêler,
de démêler nos démêlés,
avec un oeil et une oreille en faction,
avec ses reflexion maison, zin, zin,
avec ses idées qu'elle défend sur un ton,
qui monte plus vite que sa tension,
ta mère est là !
y a pas d'erreur, c'est un' nature,
ta mère est là !
aussi pénible qu'une fin de mois,
ne me dis pas,
que j'peux pas la voir en peinture,
j'aim'rai mieux ça,
car son portrait, j'l'accroch'rais pas là.

ta mère est là !
allons ne fais pas cette figure,
tu le sais bien,
j'en dis beaucoup mais j'en pense pas moins.
ta mère est là !
ç a va t'étonner mais j't'assure
que mine de rien,
ta mère au fond moi je l'aime bien de loin !

Tatane

Mon copain, c'est Tatane
C'est dans la rue qu'il est né
Car, sur une peau de banane,
Sa maman avait glissé.
Dès qu' chacun fut au courant
De l'événement,
Tout le quartier défila
Comme au régiment.
On vit même le vieux Léon
Faire preuve d'imagination
Et lui donner un surnom,
Le surnom de Tatane.
On l'arrosa tellement
Que tout le monde eut mal au crâne,
Du curé à l'adjudant
Mais quand le p'tit Tatane
Mit les pieds dans la vie,
A l'école, dans la rue
Ce surnom l'a poursuivi.
Ce qui n'arrangea rien,
C'est qu'à 15 ans 3 mois,
Malgré sa petite taille,
Il chaussait du 53.
Mon copain, mon Tatane,
Chaque jour, à l'atelier,
Glissait sur les peaux de banane
Qu'on lui mettait sous les pieds.
Ses copains n'virent jamais
Ses beaux cheveux blonds
Mais se moquèrent toujours
De ses pieds trop longs.
Personne ne travaillait plus.
Le patron s'en aperçut
Et le jeta à la rue.
Mon copain, mon Tatane,
Apprit ainsi que la vie
Fait pousser des peaux de banane
Bien plus vite que les radis.
Mon copain, mon Tatane
Quand l'amour fut sur ses pas,
Il lui jeta une peau de banane
Et Tatane n'en revint pas
Car la belle si elle vit ses beaux cheveux blonds
Trouva aussi qu'ses grands pieds étaient mignons.
Quand il se promène maintenant
Au bras de la belle enfant,
Il est fier comme Artaban.
Ils sont mari et femme.
Tous les jours l'amour grandit.
Une seule chose ennuie Tatane,
C'est qu'ses pieds grandissent aussi.
Brave tatane !
Bonne route Tatane !

 

Tiens voilà l'facteur

Dans chaque village, on connaît l'facteur
C'est un personnage qu'on porte dans son cœur
Recevoir une lettre, vous met en émoi
Chacun s'dit, peut-être y'en a une pour moi

Voilà pourquoi quoi quoi quoi quoi
Quand l'chien aboie boie boie boie boie
Tout le monde se dit avec joie

{refrain:}
Tiens! voilà l'facteur
Son p'tit air est affranchi
Comme ses lettres et ses colis

Tiens! voilà l'facteur
Il apporte le journal
Et son bonjour matinal

L'été quand il fait beau, il vous dit il fait chaud
Mais quand on veut la pluie, il vous dit ça pleut aujourd'hui
{rires: Ah! Ah!...}

Tiens! voilà l'facteur
Pour garder son amitié, soyez complètement
{rires: Ah! Ah!...}

Le printemps fait naître les lettres d'amour
Et pour les connaître, on attend toujours
Mais par la fenêtre, un jour le facteur
Vous remet une lettre
Zut, c'est l'percepteur

Voilà pourquoi quoi quoi quoi quoi
Quand l'chien aboie boie boie boie boie
Tout le monde se dit avec joie

Tiens! voilà facteur
A cheval sur son vélo
A côté quand ça monte trop

Tiens! Voilà l'facteur
Et pour les plis très urgents
En courant il prend son temps

Quand il roule rapidement ce n'est pas pour un urgent
Mais c'est tout simplement parce qu'il est poussé par le vent

Tiens! Voilà l'facteur
Quand il roule un peu penché, c'est qu'il a une lettre chargée
{parlé: Ah! Sacré facteur}

Et lorsque vous restez quelques jours sans courrier
Chez vous quand même il vient pour vous dire aujourd'hui y'a rien
{rires: Ah! Ah!...}

Tiens! Voilà l'facteur
Venez boire à ma santé, vous l'avez bien mérité

{parlé: Merci bien facteur et à demain}


Timichiné la pouhpouh : 1946

J'ai connu l'amour exotique
En traversant le Sahara,
Là-bas, là-bas sous les tropiques
I' fait bien chaud, c'est pas comme là.
Elle avait une peau basanée
C'était une noire, une merveill',
J'avais aussi la peau bronzée
Car j'n'avais pas d'chapeau d'soleil.
J'ai cru qu'c'était ZUMBA
Ou alors BAMBOULA,
Oui mais elle ne s'appelait pas comme ça.

{Refrain:}
TIMICHINE LA POUHPOUH,
C'était son nom de famille,
TIMICHINE LA POUHPOUH,
C'était une bien jolie fille.
C'est à l'ombre d'un palmier
Qn'nous connûmes les délices,
Mais nous fûmes importunés
Bien avant que ça finisse,
Car elle crut entendre soudain
L'simoun souffler pas bien loin;
" Qu'est ce que c'est", criai je tremblant:
" C'est rien, dit-elle, c'est un vent."
TIMICHINE LA POUHPOUH!
Nous connûmes l'aventure,
Crois-tu qu'j'irai jusqu'au bout,
Elle me dit: j'en suis pas sûre.

Bientôt passa une caravane,
Nous devions prendre le retour,
Ell' me dit: "J'ai mal aux tatanes,
Nous partirons un autre jour."
Ainsi loin du bruit et d'la ville
Nous restames seuls dans l'oasis,
Ell' me dit: "Tu es mon idylle"
Moi, j'lui dis: "Pourvu que je puisse."
Voyant que je suais trop,
Ell'm'dit: "Ôte ton patelot,
Car ici nous sommes dans les pays chauds.

{Refrain:}
TIMICHINE LA POUHPOUH
Sous le beau soleil d'Afrique,
Nous connûm's des instants doux,
Tout en faisant un piqu' nique.
Elle sentait le sable chaud,
C'était pas mon légionnaire,
Heureus'ment, ce s'rait pas beau
Si j'aimais un légionnaire.
Mais un jour ell' m'dit: "je m'ennuie,
J'veux r'tourner à ma maison,
Ainsi partent les jeunes fill's,
Sitôt qu'ell's ont le bourdon,
Ell' s'est perdue j'n'sais où,
Peut-être dans la forêt vierge,
A Saint Antoine de Padoue
Ben! j'ai fait brûler un cierge.

TIMICHINE LA POUHPOUH!!!! TIMICHINE LA POUHPOUH!!!
TIMICHINE LA POUHPOUH!!!!!

Toi, tu es ma maison

Toi, tu es ma maison,
tu es mon île claire,
mon pays de lumière
et mon bel horizon.

Toi, tu es ma maison,
mon bonheur et mes fêtes,
là enfin où s'arrête
ma vie de vagabon.

Toi, tu es ma maison,
tu es mon seul refuge,
après nous le déluge,
Toi, tu es ma maison.

Ma reine et mon royaume,
c'est toi mon seul amour,
dans ton palais de chaume,
je te ferai la cour.
Un seul de tes sourires
empli ma vie de joie
et nul ne peut se dire
plus fortuné que moi,
même pas le roi.

Toi, tu es ma maison,
ma seule certitude
contre la solitude
à travers les saisons.

Toi, tu es ma maison,
ma fontaine d'eau pure,
qui chaque jour murmure
que nous nous aimerons.

Toi, tu es ma maison,
accrochée aux étoiles,
lorsque la nuit s'étale
et ferme l'horizon.
Toi, tu es ma maison,
ma maison,
ma maison.

Ton cor : 1966

Ce fut un choc dans ma poitrine,
quand je le vis dans ta vitrine,
caché derrière un' mandoline,
ton cor.
il me facina et tremblant,
je suis entré presqu'haletant,
il m'attira comme un aimant,
ton cor.

Ah ! ce que j'aim'rais souffler dedans,
souffler dedans bien fort.
Ah ! ce que j'aimerais souffler dedans,
souffler dedans ton cor.

Souviens-toi je restais muet,
je le regardais, le fixais,
du bout des doigts je l'effleurais,
ton cor.
Tu souriais, je te revois,
en constatant tout mon émoi,
tu me l'as placé dans les bras,
ton cor.

Ah ! ce que j'aim'rais souffler dedans,
souffler dedans bien fort.
Ah ! ce que j'aimerais souffler dedans,
si tu m'prêtais ton cor.

Comme un petit enfant gâté,
sur mon coeur je l'ai caressé.
Je t'ai dis puis-je l'essayer,
ton cor.
Tu m'as dit oui, d'un ton bonasse,
alors comme quelqu'un qu'on embrasse,
j'ai soufflé fort avec audace,
dans ton beau cor,
ton cor de chasse.

Ah ! ton cor !

Alors,! tu me le prêtes ou tu me l'vends ?

Tu ne m'as pas ré ...

Tu ne m'as pas re,
tu ne m'as pas re,
tu ne m'as pas regardé.
j'ai mis mon jojo,
j'ai mis mon jojo,
j'ai mis mon joli chapeau,
mon p'tit costume italien,
qui me va, me va si bien,
puis mes p'tits souliers vernis
qui m'font mal sur le dessus.

Tu ne m'as pas ré,
tu ne m'as pas ré,
tu ne m'as pas répondu.
Dis-moi si je t'ai,
dis-moi si je t'ai,
dis-moi si je t'ai bien plu.
On va aller faire un tour
des tas d'tours et des détours,
en catimini,
en catimini,
en catimini, ma mie.
Oui j't'emmène à Barbizon,
à Barbibi, à Barbizon.
Tu prendras ton p'tit air-coiff',
on fera de la varappe
et là-haut sur le piton,
on chass'ra les papillons,
du côté de Barbizon,
de Barbibi, de Barbizon.

Tu ne m'as pas ré,
tu ne m'as pas ré,
tu ne m'as pas répondu.
Ne voudrais-tu, tu,
ne voudrais-tu, tu,
ne voudrais-tu pas y aller ?
Torse nu , j's'rai ton Tarzan,
ton nounours, ton éléphant,
avec un' plum' dans le cou,
je serai ton grand chef sioux.
Je serai ton tou,
Je serai ton tou,
Je serai ton gros toutou,
tu ne dis pas oui,
tu ne dis pas non,
tu ne dis ni oui, ni non,
mais comm' disait grand-maman,
qui ne répond rien consent,
alors tu viendras,
alors tu viendras,
à Barbizon avec moi ?
Alors c'est bien entendu, tu viendras ?
J'veux bien bien mais à condition
qu'maman vienne avec moi !



Tu ne sauras jamais

{Refrain:}
Non, tu ne sauras jamais
Oh, toi qu'en secret j'adore,
Si je t'aime ou si je te hais ;
Si je raille ou je souffre encore.
En vain dans mes yeux distraits
Tu cherches à lire en moi-même :
Tu voudrais savoir si je t'aime
Mais je ne te le dirai jamais !!

Je fus autrefois,
Assez fou pour être sincère
J'eus la faiblesse, une fois
De parler de ma misère
Et quand de mon cœur
Elle a su toute la détresse
La belle a raillé ma tendresse
Et ri de ma douleur

{au Refrain}

Et si quelque jour
En voyant mes yeux pleins de larmes
Tu te doutes à ton tour
Qu'enfin ma fierté désarme
Sans dire pourquoi
Je fuirai cachant ma blessure
Et tu ne seras jamais sûre
Que j'ai pleuré pour toi

{au Refrain}


Un clair de lune à Maubeuge : 1962

Je suis allé aux fraises
Je suis rev'nu d'Pontoise
J'ai filé à l'anglaise
Avec une tonkinoise
Si j'ai roulé ma bosse
Je connais l'univers
J'ai même roulé carrosse
Et j'ai roulé les R
Et je dis non, non, non, non, non
Oui je dis non, non, non, non, non, non, non, non, non

{Refrain:}
Tout ça n'vaut pas
Un clair de lune a Maubeuge
Tout ça n'vaut pas
Le doux soleil de Tourcoing (Coin-coin ! oh je vous en prie)
Tout ça n'vaut pas
Une croisière sur la Meuse
Tout ça n'vaut pas des vacances au Kremlin-Bicêtre

J'ai fait toutes les bêtises qu'on peut imaginer
J'en ai fait à ma guise et aussi à Cambrai
Je connais toutes les Mers, la Mer Rouge, la Mer Noire,
La Mer-diterranée, la Mer de Charles Trenet
Et je dis non, non, non, non, non
Oui je dis non, non, non, non, non, non, non, non, non

{Refrain:}
Tout ça n'vaut pas
Un clair de lune a Maubeuge
Tout ça n'vaut pas
Le doux soleil de Roubaix (coin-coing ! vous êtes ridicule !)
Tout ça n'vaut pas
Une croisière sur la Meuse
Tout ça n'vaut pas faire du sport au Kremlin biceps


Vieux frère

Nous avions un bateau,
Ce fut bien le plus beau
Qui navigua sur l'eau,
Vieux frère.
Nos mains l'avaient construit,
Nos cœurs l'avaient poli
Et Dieu l'avait béni,
Vieux frère.
Gréé de notre joie,
Armé de notre foi,
Il était Toi et Moi,
Vieux frère.
Nous l'avions baptisé,
Simplement, " L'Amitié ",
Tu parles d'un voilier,
Vieux frère.

Sur tous les océans,
Par marées et par vents,
Nous avions fait serment,
Vieux frère.
De le conduire au port,
Jusqu'à l'heure de la mort.
On se croyait très forts,
Vieux frère.
Sur le pont apparut
Une sirène nue,
Tous deux l'avons voulue,
Vieux frère.
N'ayant plus de marins,
Notre bateau chagrin
Chercha son port en vain,
Vieux frère.

Capitaines sans honneur,
Nous l'avons abandonné,
Comme des fous, des fous...
Capitaines de malheur,
Avons cent fois mérité
La corde au cou, la corde au cou...

Nous avions un bateau,
Ce fut bien le plus beau
Qui navigua sur l'eau,
Vieux frère.
Nous l'avions sans chercher,
Baptisé " L'Amitié ".
Adieu notre voilier,
Vieux frère.

Vive la mariée : 1952

Cela ne vous ferait rien de ne pas bousculer
Le trottoir, il est bien à tout le monde
C'est pas parce que la terre est ronde
Qu'il faut que vous rouliez sur mes pieds
Moi aussi je veux la voir la mariée
Bon, on la verra tous les deux
Il suffit de se tasser un peu
Et cela se goupille sans simagrée

Chut ! faites pas de bruit, j'écoute la musique
Mm, ils se sont payés du bête au vent
C'est dommage que le grand paravent
Il fasse un petit peu hermétique
Sans cela , je crois que l'on entendrait tout
Enfin, faut pas demander le Pérou

Attention, attention, les voila
Oh ! ce qu'elle est belle la poupée
Regardez-moi cela, regardez-moi cela
Vive la mariée
Vive la mariée

Le marié, sûrement qui n'en revient pas de sentir
Posé contre son bras une petite main aussi légère
Pourvu qu'il aie la bonne manière
Pour la conduire comme une amie
Tout là bas, jusque au bout de la vie

Pour un peu, j'irais lui parler
Je lui dirais, puisque tu as la chance de posséder un tel trésor
Fait attention, joue pas au fort
Quand c'est dans les mains que cela vous passe
Il suffit d'un rien pour que cela casse

Regarde là, avec son voile blanc
C'est comme un ange, tant qu'elle est belle
Non, non; vu que cela a des ailes
Cela peut facilement foutre le camp
Tâche de la tenir contre ton coeur
et s'il lui fait une belle musique
Comme elle trouvera cela magnifique
Elle n'en écoutera pas ailleurs

Mais qu'est ce que j'ai à raconter moi
C'est pas moi le père du marié
Vaut mieux reculer
Faire de la place
Faut saluer
C'est la joie qui passe
Vive la mariée
Vive la mariée

Tous le monde est parti
C'est fini
Moi je me demande avec envie
Quand c'est donc qui viendra mon tour
De montrer à tous les badauds
Qu'y a une fille qui m'a trouvé beau
Et qui a bien voulu que notre amour
Ne soit pas une passade d'un jour

Je suis là devant cette grande église
A répéter toutes mes bêtises
Comme si le bon Dieu dans sa maison
Il pouvait entendre mes raisons
Et m'envoyer une demoiselle
Avec un voile tout en dentelle

Un voile si blanc
Si beau à voir
Qu'il couvrirait tout le côté noir
Où ce que mon coeur fait sentinelle

Je crois pourtant pas que cela m'arrivera
Les gens comme nous on est des gars
Pour applaudir les réussites
Faut qu'il y en aie des deux côtés
A part ceux qui doivent profiter
Il y a ceux qui doivent se contenter
de pousser des bravos à la suite

Alors, comme je crois que c'est mon cas
Et qu'un autre emporte à son bras
La femme que j'aurais désirée
Même si cela me fout envie de pleurer
tant pis, je vais continuer de crier

Vive la mariée
Vive la mariée
Vive la mariée
Vive la mariée

Vive la mariée!


 

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