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ARTICLES de CLEMENTINE CELARIE

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Charles Schillings et Clémentine Célarié

Cette rencontre est le fruit du hasard… ou du destin. Charles Schillings mixe, Clémentine Célarié danse... Véritable coup de foudre sonore ! L’actrice tombe sous le charme de la musique chaleureuse de l’artiste et lui propose d’improviser sur son set. Une nuit de vibes soulfull & jazzy... Le public est conquis !
De cette rencontre naît une véritable complicité, Charles propose à Clémentine de le rejoindre en studio, la première prise sera la bonne... TENGO NADA

 

INTERVIEW de Clémentine Célarié

actrice dans Du Côté des filles (25/04/2001)

Personnalité attachante, généreuse, curieuse de la vie et de ses contemporains, Clémentine Célarié trouve avec le personnage de Liza (dans le film de Françoise Decaux DU COTÉ DES FILLES), un personnage à la mesure de sa démesure. Actrice, réalisatrice, chanteuse, danseuse, « radioteuse » (elle a été animatrice sur feu Radio 7), Clémentine sait tout faire ! Rencontre passionnée...

Vous avez dû vous battre pour obtenir le rôle de Liza ?

En fait, Françoise voulait une femme de 50 ans et j’en ai 40. Moi, je m’en foutais, je voulais la convaincre que je pouvais être fêlée ou cassée en mille morceaux comme l’est cette femme là qui est complètement brisée mais qui a une force de titan. Je ne suis pas comme elle, et heureusement pour moi ! Donc on a fait plein d’essais et j’ai donné le maximum de ce que je pouvais. C’était dur et bizarre car elle avait quelqu’un d’autre en tête. Et finalement ça s’est fait car elle a vu que je lui donnerais le « plus du tout », à fond, à fond. C’est un des rare metteurs en scène qui m’ait demandé d’aller encore plus loin dans le désespoir, la force, elle m’a fatiguée. Elle voulait qu’on y aille à fond, qu’on soit lessivés et moi j’aime bien ça ! Je n’ai jamais flippé de faire ça, c’est elle qui, en grande partie, m’a insufflé cette déprime, ce désespoir, ce côté brisé.

Avez-vous l’impression que votre énergie, votre « liberté » fait peur à certains réalisateurs ?

Je n’ai pas le sens des limites et c’est bien quelquefois mon problème. Je pensais que dans ce métier, cet univers de jeu où l’on invente des histoires des personnages, on pouvait être démesuré, aller loin et en fait non ! Dans le théâtre on peut, on est plus libre ! Donc c’est vrai que ça m’a posé des problèmes quelquefois, mais dans ma vie aussi, je fais toujours tout trop à fond. Même si c’est inconscient, je pense que ça fait un peu peur. Comme en plus, j’ai un physique un peu gironde... Mais c’est pas grave, maintenant je réfléchis et j’essaie de faire un peu plus attention car il y a des gens qui sont précieux. Dans ce métier, c’est bizarre, moi je ne rappelle pas les gens avec qui j’ai bossé parce que je ne veux pas qu’ils croient que je veux entretenir des liens par intérêt. C’est idiot ! Je n’ai pas encore compris tous les codes. En fait, je doute énormément, mais j’ai beaucoup d’énergie et parfois cette énergie me dessert car je m’emballe vite. J’ai eu des gros coups de flip par rapport aux gens de mon métier car je me sens parfois mise à l’écart et ça me fait vachement de peine mais ça fait partie de mon chemin. Il faut grandir dans la vie, alors je fais attention à ça. Il faut avancer.

Le film est tour à tour drôle, violent, émouvant. Avez-vous eu des scènes plus difficiles que d’autres à tourner ?

Il y avait des moments très tristes, difficiles pour Liza. Et physiquement Françoise demandait beaucoup, alors au début c’était crevant, mais j’aime bien ça, j’aime bien être fatiguée. Le sport m’aide à ça d’ailleurs. Quelquefois quand je tourne, je ne dors pas beaucoup, je me couche tard et je ne suis pas du tout fatiguée le matin, j’suis bien. Ça permet de calmer un peu mon énergie et je me sens apaisée. Alors oui, ça a parfois été difficile, mais j’ai du mal à me souvenir des choses douloureuses, je les oublie en général. Je n’ai en tête que les trucs forts et le souvenir d’être allé loin. Il y a des moments terribles quand Sophie me dit : « Tu n’es qu’une vieille, grosse et moche. J’imagine que ça arrive vraiment à des femmes. Moi même, parfois, chez moi, je me trouve grosse, moche, pourrie, comme un vieux débris. C’est horrible ces moments-là. Mais en fait, quand quelqu’un vous dit des trucs dégueulasses, ça peut être parce qu’il vous aime.

Quels sont vos souvenirs de cinéma les plus forts ?

Beineix, bien sûr ! (37°2 le matin, Ndlr). C’était quand même génial. Commencer avec ça, c’était balèze. En fait, c’était très excessif, vachement charnel mais pas du tout nymphomaniaque comme on l’a dit. C’était un personnage de femme désespérée, c’est tout. Ce n’était pas un créneau évident et c’est vrai qu’après, ça m’a poursuivie, mais je m’en fous complètement car c’était fort, entier, couillu quoi ! J’aimerais vraiment retravailler avec lui car c’est un type que j’aime beaucoup, qui est dans la chair des choses. Il y a aussi Lelouch, Harry Cleven, un metteur en scène belge (ABRACADABRA) et plein d’autres. Et puis, il y a les rencontres plus récentes avec Sophie Guillemin sur ce film ou celle avec Sergi Lopez sur celui de Marion Vernoux (REINE D’UN JOUR, ndlr). Sergi est devenu un grand ami, très proche. Et puis il ne faut pas oublier les Anglais (THE LAWLESS HEART et ROOM TO RENT, deux films à sortir). C’était génial, j’avais l’impression de redémarrer car personne ne me connaît là bas. C’est bien car je n’aime pas qu’on me traite comme une star, je n’en ai rien à foutre, je ne suis pas une star ! J’aime pas qu’on me fayote...

Vous n’auriez pas envie de vous écrire un personnage ?

Si, et j’ai d’ailleurs déjà commencé ! C’est normal car j’ai envie, par exemple, de jouer un rôle d’homme et ça personne ne me le proposera si je ne me l’écris pas, parce que c’est bizarre... J’ai aussi envie de jouer une méchante ou un policier, mais ça j’aurais du mal à l’écrire car je ne suis pas très bonne en construction, j’ai plus le sens des dialogues. Sinon, je viens tout juste de terminer HUIT, mon premier court métrage en vidéo. Ça me manque déjà et j’ai envie de recommencer très vite. J’ai débuté aussi l’écriture d’un long, il faut que je m’y remette, tout ça est en cours...

Propos recueillis par Jean-Luc Brunet


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