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RESUME DU FILM : Déçue par les hommes et la vie citadine, Mae Doyle revient, après dix ans d'absence, chez elle, à Monterey, où l'on mène en apparence une existence tranquille, centrée sur la pêcherie. Elle fascine Peggy, fiancée de son jeune frère, qui voit en elle l'image de l'indépendance. Possesseur d'un chalutier, Jerry d'Amato, vieux garçon flanqué d'un père excentrique et d'un oncle filou, fait sa cour à la nouvelle venue. Elle se laisse épouser non sans avoir remarqué le cynisme et la violence de Earl Pfeiffer, le projectionniste, ami de Jerry, qui ressasse l'échec de son mariage. Tout semble aller au mieux : un enfant naît, mais Earl provoque Mae, qu'il sent aussi insatisfaite et malheureuse que lui. Finalement, elle lui cède. Jerry apprend la trahison de sa femme. Cette dernière pense à partir avec Earl mais, en dernier recours, prend peur de la brutalité de son amant et préfère demander à Jerry de la laisser reprendre la vie commune. | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
INFOS : Marilyn Monroe, vingt-cinq ans et déjà quelques rôles, fut le pôle d'attraction des photographes et échotiers sur le tournage : elle venait en effet de poser nue pour un calendrier resté célèbre. Paul Douglas (1907-1959), alors acteur de théâtre connu, prit ombrage de ces perturbations, au contraire de Barbara Sianwyck, pourtant la véritable star du film, tout indulgente pour sa jeune collègue. Fritz Lang jugea ainsi Manlyn : "Pas facile de travailler avec elle ! Elle était un curieux mélange de timidité et de manque de confiance en elle-même, mais connaissait exactement son impact sur les hommes. L'ambiance des studios la terrorisait et elle arrivait toujours en retard" (rapporté par Peter Bogdanovich, "Fritz Lang in America "). Le couple naissant, déjà guetté par les différends, Marilyn/Keith Andes est un écho à celui que forment (difficilement) Barbara Stanwyck et Paul Douglas ou à celui, brisé, de Robert Ryan. -J'aimais la pièce et Odets*, son auteur" dit Fritz Lang. " La pièce insistait sur le contexte social, le chômage, etc. A la fin, il y avait un meurtre : le mari tuait l'amant. Dans le film, le problème était tout autre. Je m'étais renseigné sur la fidélité des femmes américaines mariées. J'ai découvert dans un des plus importants journaux féminins que 75 % d'entre elles trahissaient leurs maris. Cela devint le sujet du film. L'adultère est un problème très important dans un monde fondé sur l'institution du mariage". (P. Bogdanovich). Fritz Lang tenait beaucoup aux séquences documentaires sur la force des éléments naturels et les activités liées à la pêche qui ouvrent et rythment le film, Le directeur de la photographie et lui-même les tournèrent lors des repérages à Monterey, en Californie, endroit fameux pour avoir servi de cadre aux romans de John Steinbeck, "Tortilla Flat " et " Rue de la Sardine" * Clifford Odets (1906-1963), homme de théâtre, scénariste et réalisateur de deux films, RIEN QU'UN COEUR SOLITAIRE (None But A Lonely Heart, 1944) et DU SANG EN PREMIERE PAGE (The Story On Page One, 1959). |