INFOS : René Manzor,
spécialiste des films fantastiques
Dans les années 80, René Manzor
fut l'un des rares cinéastes français à avoir
osé s'aventurer dans le fantastique.
Bien avant Dédales, René Manzor
a signé deux oeuvres qui demeurent à jamais
comme d'authentiques curiosités. Tout
d'abord, Le Passage dans lequel un jeune garçon
est confronté à la mort de son
père et doit à tout prix contrecarrer
les desseins de la mort, et 3615 Code Père
Noël où un enfant se retrouve nez à nez
avec un psychopathe.
Une
bande-son minutieusement travaillée
Afin de renforcer le trouble ambiant, René Manzor apporte un soin particulier à la
bande-son de Dédales en la truffant de sons spécifiques liés
au dénouement inattendu de l'intrigue comme des murmures ou les essieux
d'un train. Tout est fait pour que nous ne comprenions le sens de ces sons
uniquement à la fin du film.
La
schizophrénie,
sujet évocateur
La schizophrénie, thème central de Dédales, est un sujet
cinématographique qui a inspiré pléthore de cinéastes
plus ou moins actuels. Récemment, on a pu voir ce même thème
abordé de manière différente dans des films qui pourtant évoquent
les mêmes troubles de la personnalité. Dans un registre tout aussi
tortueux que celui de Dédales, Alejandro Amenabar a tenté de
délivrer une variation intéressante sur le sujet avec Ouvre les
yeux (Abre los ojos) dans lequel le personnage interprété par
Eduardo Noriega ne parvenait pas à distinguer la réalité du
rêve. Accessoirement, il arrive parfois que la schizophrénie d'un
personnage serve de coups de théâtre spectaculaire. L'illustration
la plus brillante et la plus rusée de cette mouvance demeure certainement
l'impressionnant Fight club de David Fincher.
Des
allusions à la
mythologie
Dans son analyse de la pathologie (ici, la schizophrénie), le réalisateur
René Manzor a eu recours à la mythologie: "Quand j'écris,
une fois la structure terminée, je me demande toujours quel mythe se
cache derrière mon histoire (...) depuis la nuit des temps, toutes les
cultures confondues racontent les mêmes dix grands mythes. Le mythe du
Monstre Prisonnier du Labyrinthe est l'un d'entre eux.". Ainsi, dans Dédales,
René Manzor se sert de ce mythe en prenant la forme du labyrinthe pour
l'individu: "Le labyrinthe, c'est l'individu, avec ses couloirs qui se
ressemblent, qui nous éloignent ou nous rapprochent de qui nous sommes
vraiment, avec ses contradictions où l'on peut se perdre."
Un
montage parallèle
Afin de mieux retranscrire la maladie de la patiente, René Manzor a
eu l'idée d'un montage double dans lequel il y aurait deux parties distinctes
sur tous les plans.